Publié le 11 Dec 2013 - 11:12
SACCAGE DU RECTORAT DE L’UCAD

Six mois planent sur la tête des trois étudiants arrêtés

 

Le parquet a requis hier, six mois assortis du sursis contre les trois étudiants arrêtés, lors du saccage du Rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop.

 

Édouard Faye, Babacar Diouf et Ousseynou Cissé, poursuivis pour actions diverses ayant causé des dommages aux personnes et biens et dégradation des biens appartenant à l’État, ont comparu hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils ont été arrêtés à la suite du saccage du Rectorat le 21 novembre dernier.

Ce jour-là, des étudiants armés de machettes, gourdins, couteaux, haches et gaz asphyxiants, selon certains témoignages, ont voulu protester contre la hausse du coût des inscriptions, passé de 5.000 francs CFA à 25.000 francs CFA.  Les contestataires, voulant empêcher le retrait des formulaires d’inscription à l’UCAD, ont investi  les bureaux des scolarités des Facultés.

Selon l’agent judiciaire de l’État, partie civile dans ce procès, les trois prévenus ont été identifiés sur une liste de 14 personnes établie à partir des caméras de surveillance. Mais les prévenus ont catégoriquement nié avoir participé à la manifestation. Édouard Diouf a déclaré avoir été appréhendé près de l’École supérieure polytechnique. ‘’Je rentrais à Niary Tally, quand des policiers m’ont interpellé. Ils m’ont demandé de tendre les mains pour vérifier si j’avais lancé des cailloux. N’ayant rien vu, ils m’ont laissé partir’’, a raconté l’étudiant.

Seulement dit-il, ‘’pendant que je continuais mon chemin, ils m’ont interpellé à nouveau, avant de m’embarquer’’. Quant à Ousseynou Cissé, il a indiqué avoir été arrêté près du jardin de la Faculté de médecine. ‘’J’avais des photocopies à faire et quand j’ai vu les gens courir, j’ai fait pareil pour me sauver, mais j’ai été malmené et arrêté’’, a-t-il confié.

Seul du groupe à s’exprimer en wolof, Babacar Diouf a reconnu sa présence sur les lieux de la manifestation. Cependant, il s’est empressé de se justifier. ‘’Des gens sont venus me dire que mon ami Mbassa Diouf a été blessé, alors je suis parti lui apporter mon soutien’’, a expliqué l’étudiant en 2ème année.

Face aux dénégations des prévenus, la présidente de séance leur a fait savoir que leur arrestation n’est pas fortuite. ‘’Vous pensez qu’on ne peut pas vous identifier. Dans une manifestation, il y a toujours des gens qui se font distinguer’’, a lancé la juge aux prévenus, avant de leur faire la leçon. ‘’Faites gaffe, avant de détruire vos carrières. Car si vous êtes condamnés, vos camarades vont manifester durant 2 à 3 jours, mais c’est vous qui en pâtiraient’’, a asséné la juge. L’agent judiciaire de l’État a abondé dans le même sens.

‘’On vous a envoyés à l’Université pour chercher le savoir et non la violence’’, a pesté Boubacar Bâ. Pour lui, il est temps que la justice enraye la violence à jamais dans l’espace universitaire. Pour y arriver, il a invité les juges à condamner les trois étudiants, ne serait-ce que pour participation à un rassemblement non autorisé.

Pour Mes Aboubacry Barro et Abdou Dialy Kane de la défense, il y a un problème d’imputabilité des faits. Ils doutent que le simple fait d’être présent sur les lieux puisse constituer une preuve. C’est pourquoi, ils ont plaidé la relaxe pure et simple. Délibéré le 12 décembre prochain.  

FATOU SY 

 

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