Publié le 29 Nov 2019 - 18:41
SACCAGE DU TRIBUNAL DE LOUGA

Me Malick Sall annonce des sanctions

 

Les auteurs du saccage du tribunal de Louga, avant-hier, seront identifiés et sanctionnés, annonce le ministre de la Justice Me Malick Sall.

 

Jusqu’ici, au Sénégal, l’Etat a souvent reculé devant les religieux, quelle que soit la gravité des faits pour lesquels ils sont poursuivis. Mais concernant le saccage du tribunal de Louga, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Malick Sall, qui présidait hier la conférence annuelle des chefs de parquet, renseigne que la justice va sévir.

"Pour les affaires de Louga, j'ai fait le constat comme vous. Mais on va s’assurer que les auteurs de ce méfait, qui seront identifiés, seront sanctionnés à la hauteur de leurs actes. L'affaire des élèves coraniques enchaînés, en tant que ministre, m'a scandalisé. Avant tout, je suis père de famille et j'ai fait le ‘daara’. C'est pour cela que des dispositions ont été prises pour que les auteurs de ces actes puissent être mis à la disposition de la justice qui prendra les mesures qu'il faut à leur encontre", déclare le ministre.

La conférence annuelle des chefs de parquet s’est tenue sous le thème ‘’Le suivi de l’action publique : la remontée de l’information’’. A ce propos, le ministre a soutenu que les peines qui ne sont pas assorties de mandat de dépôt sont rarement exécutées. Maitre Sall ajoute que les amendes prononcées pour le compte du Trésor public ne sont presque jamais recouvrées.

"Nous estimons qu'il y a au minimum une dizaine de milliards qui sont ainsi perdus pour le Trésor public. A Saint-Louis, on a mis en place le bureau d'exécution des peines et j’ai remarqué, avec satisfaction, qu’il fonctionne, en ce sens qu'en quelques mois, il a déjà pu collecter plus de 8 millions. J'ai entendu que cette expérience sera élargie à tous les tribunaux au Sénégal", annonce le garde des Sceaux.

En outre, Me Malick Sall reconnait que la politique pénale sénégalaise est très répressive. Ainsi, il est important, à ses yeux, qu'on réprime et sanctionne quelqu'un qui commet un meurtre. Il déclare : "La politique pénale du Sénégal est certes répressive, quand il le faut, mais également, elle a pris toutes les dispositions pour assurer la défense du prévenu, pour que les droits de la défense soient assurés. Il est constaté, d'ailleurs, dans la Constitution sénégalaise, que le droit de la défense est celle qui est citée en premier. Les Sénégalais peuvent être rassurés à ce niveau. Les dispositions sont prises pour que le criminel soit sanctionné, mais aussi, il a la possibilité de se défendre convenablement avec des avocats."

Il faut remarquer que la bonne marche du Service de l’exécution des peines est l’une des fonctions essentielles des parquets. ‘’Malheureusement, et ceci n’est un secret pour personne, ce service ne marche pas. Il ne marche bien nulle part, et ce depuis très longtemps’’.

CHEIKH THIAM

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