Publié le 27 Nov 2015 - 10:04
SAISINE COUR SUPRÊME SUR LA GESTION DES DÉCHETS SOLIDES

Abdoulaye Diouf Sarr clôt le débat

 

Le ministre de la Gouvernance locale ne s’est pas épanché sur les contestations émises par le maire de Dakar, avant-hier, sur la gestion des déchets par l’Ucg. Abdoulaye Diouf Sarr (ADS) estime avoir dépassé ce problème et dit se consacrer aux actes.

 

Le maire de Dakar saisit la justice. Celui de Yoff lui fait la sourde oreille. ADS, par ailleurs ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire ne compte pas se lancer dans la polémique sur le transfert de la gestion des déchets à l’Unité de gestion des déchets solides (Ucg), malgré la saisine de la Cour suprême par Khalifa Sall. ‘‘C’est un débat que j’ai clos. J’ai dit que je ne reviendrai pas là-dessus. C’est le temps de l’action’’, a déclaré le ministre au sortir d’un comité régional de développement sur le programme de gestion des déchets solides urbains de la région de Dakar.

 Pour le maire de Yoff, l’urgent est de rationaliser des moyens ainsi que les 13 milliards annuels de l’Etat pour la gestion des ordures dans toutes les collectivités locales du Sénégal. Seul signe d’une concession au maire de Dakar, le ministre a demandé au coordonnateur de l’UCG dans l’exécution du programme ‘‘de travailler étroitement avec les maires, de prêter la plus grande attention à leurs préoccupations et de les associer pleinement dans la gestion dudit programme’’. Ce dernier, Ibrahima Diagne, a diagnostiqué 630 dépôts sauvages à Dakar qu’il a qualifiés de ‘‘bombes écologiques’’ et que sa structure compte régler à travers un programme d’urgence de propreté (Pup) axé sur le désherbage, le désensablement et l’éradication des dépôts.

L’Ucg compte également initier un concours ‘‘zéro déchet’’, un mécanisme pour permettre à la capitale de retrouver son lustre d’antan. A cet égard, il invite à l’utilisation domestique du tamis et des poubelles pour des économies sur le budget car 40% sont consacrés au transport du sable. Dernier axe, à long terme, d’une série de mesures : un plan directeur régional de transformation des déchets sera élaboré pour ‘’s’accorder sur la stratégie de valorisation des déchets’’, déclare Ibrahima Diagne

Assez de cette guéguerre

Imaginée ou réelle, la dualité entre Khalifa Sall et ‘son’ ministre de tutelle Abdoulaye Diouf Sarr déplaît à Madani Sy, secrétaire général du Syndicat des travailleurs du nettoiement du Sénégal (SNTN). ‘‘Nous en avons assez de cette guéguerre. Nous ne nous faisons pas de fixation par rapport à l’employeur. Ce qui nous intéresse en tant qu’acteurs, c’est que les travailleurs soient mis dans des conditions de performance, que leur statut soit pérennisé’’, déclare-t-il.

Malgré des avancées significatives dont une convention collective mise en place pour régler le problème de la précarité et du plan de carrière, les difficultés demeurent pour les principaux acteurs du système. ‘‘Les ordures n’attendent pas, elles ne mentent pas. Quels que soient les cas de figure, nous avons obligation de résultats que ce se soit le ministère, l’UCG ou nous autres acteurs. C’est une gestion qui requiert une haute intensité de main-d’œuvre. Les 1600 techniciens de surface ne savent plus à quelle autorité se fier. Il faut des changements pour que chacun joue son rôle. Sans cela, ce sera un éternel recommencement. En tant qu’acteurs, nous ne nous substituons ni au maire, ni au ministre. Quelle que soit l’issue de cette guerre, qu’on nous épargne cette situation qui n’honore pas le pays’’, ajoute-t-il.

Malgré ces critiques, le secrétaire général de la SNTN sanctionne favorablement les actions récentes de l’UCG. ‘‘Pour avoir le courage de le dire, il y a un léger mieux. Il y a eu plus de 300 volontaires qui ont été recrutés pour désengorger Dakar, pour des opérations de nettoiement dans toutes les parties de la capitale. S’il y a de telles initiatives, nous sommes preneurs. Depuis la substitution, ce sont des lendemains meilleurs par rapport aux techniciens de surface’’, conclut-il.

OUSMANE LAYE DIOP

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