Publié le 17 Jan 2017 - 01:42
SALIOU BEAU TOURE (COACH DUC)

‘’L’équipe a véritablement péché au milieu de terrain’’

 

Le Sénégal a pris la tête du groupe B de la Coupe d’Afrique Gabon-2017, suite à sa victoire (2-0) contre la Tunisie comptant pour la première journée. Un succès acquis dans la douleur, selon le coach du Dakar université club (Duc), Saliou Beau Touré, dans un entretien avec EnQuête.

 

Le Sénégal a battu la Tunisie (2-0) pour sa première sortie à la Can 2017. Quels enseignements peut-on tirer de cette rencontre ?

Il faut féliciter les joueurs parce que ce n’est pas évident d’obtenir une victoire dès le premier match, surtout face à une grande équipe comme la Tunisie. Il y a beaucoup de choses à régler surtout dans l’entrejeu. L’équipe a véritablement péché au milieu de terrain. La défense a souffert à cause de ça. Quand les Tunisiens avaient la balle, aussitôt ils atteignaient notre défense. Si on avait un récupérateur qui les bloquait devant, on n’aurait pas eu ce problème. On a subi toutes les 45 minutes de la seconde période. On a gagné mais dans la douleur.

On a constaté beaucoup de pertes de balles, surtout de la part de Gana Guèye…

Gana a raté son match, franchement. Il a récupéré des balles mais aussitôt il les redonnait à l’adversaire. Aujourd’hui (hier), il est passé à côté. Il fallait le remplacer. Mais notre problème, c’est que Gana et Kouyaté jouent sur le même registre. En ayant Guèye comme récupérateur, on pouvait mettre à côté Cheikh Ndoye. C’est quelqu’un qui, s’il a le ballon, va toujours devant. Cheikhou Kouyaté et Idrissa Gana Guèye, ce n’est pas la meilleure paire.

On a assisté à la titularisation de Pape Aliou Ndiaye devant la paire Gana-Kouyaté au milieu. Comment analysez-vous sa prestation ?

Pape Alioune Ndiaye est bon. On avait un problème de N° 10. Aujourd’hui (hier), on a vu qu’il a eu un grand apport en jouant à ce poste. C’est un joueur qui sait garder le ballon et on a besoin de quelqu’un comme lui. On a joué tous nos matches de façon latérale. Pape Aliou a donné pas mal de balles en profondeur. C’est important.

Comment appréciez-vous les changements apportés par le coach en seconde période ?

Les changements apportés par Aliou Cissé, ce n’est pas ça. On menait 2-0 et on avait besoin de quelqu’un comme Cheikh Ndoye, qui a la force. Il se comporte bien dans l’abattage et le marquage. A la place, il fait entrer Pape Kouly Diop et Saivet qui sont des N° 10. Il y avait trois N° 10 sur le terrain. Cela a compliqué davantage les choses. C’était notre problème en seconde mi-temps.

Et que dire de l’entrée d’Ismaïla Sarr à la place de Keïta Baldé Diao ?

Son entrée a été bénéfique pour l’équipe. Quand il a le ballon, il se projette tout de suite vers l’avant. C’est ce dont on a besoin. Actuellement, au football, tout se passe sur les côtés. Un homme comme Ismaïla Sarr, très rapide, à la place du coach, je l’aurais fait jouer dès le départ. Il a la vitesse, la vivacité et il a amené pas mal de choses.

Mame Biram Diouf a été préféré à la pointe de l’attaque. Est-ce qu’il a fait l’affaire ?

Mame Biram a un atout. C’est-à-dire que quand il perd le ballon, il est au marquage. C’est important quand on joue contre une équipe maghrébine. Il faut avoir un attaquant qui peut presser haut. Il a fait un bon match.

Même s’il (Mame Biram) n’a pas eu beaucoup d’occasions franches ?

C’est parce que, parfois, il peut libérer les espaces pour les autres. Les démarquages qu’il faisait, c’est important. Même dans les balles arrêtées, il fait semblant de faire des appels, ce qui permet à Kara d’être libre et de sauter. Il a fatigué la défense adverse parce qu’il courait un peu partout. Il est dynamique.

LOUIS GEORGES DIATTA

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