Le Sénégal a mérité amplement sa qualification en demi-finales de la Can U20 et à la Coupe du monde, Pologne-2019. C’est du moins l’avis du coach du Dakar université club (Duc), Saliou Beau Touré, qui analyse le parcours des Lionceaux en phase de poules de la compétition.

Le Sénégal s’est qualifié en demi-finales et à la Coupe du monde U20, en réalisant le carton plein en phase de poules de la Can des moins de 20 ans, au Niger. Quels sont les enseignements de ce premier tour de la compétition ?

Avant tout, il faut féliciter la fédération de football. Elle a créé le centre technique Jules-François Bocandé de Toubab Dialaw où les équipes peuvent se regrouper et travailler du matin au soir. La Direction technique nationale mérite également des félicitations. Ils ont compris qu’on ne peut pas développer le football sans la petite catégorie. Si on veut avoir une équipe nationale A très forte, on doit s’appuyer sur la petite catégorie. Depuis un certain temps, nos équipes de jeunes font de bons résultats. C’est une qualification tout à fait méritée. Voyant le niveau de jeu de l’équipe, l’engagement, l’envie et le mental des joueurs, on sent le travail de l’entraineur. Quand on regarde l’équipe jouer, on sent l’envie de gagner. C’est à mettre au crédit du technicien.

Au vu des résultats obtenus par cette équipe du Sénégal qui a fait preuve de maîtrise durant ses trois matches, pensez-vous qu’elle soit plus forte que les deux sélections précédentes qui ont échoué en finale, en 2015 et en 2017 ?

On avait de très bons groupes avec les deux sélections qui ont perdu les finales de 2015 et 2017. Mais là, le niveau est beaucoup plus élevé. Aujourd’hui, les joueurs qui composent cette équipe junior évoluent, à 80 %, dans les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2. On a Ousseynou Cavin Diagne et Souleymane Aw qui ont franchi un cap, en allant jouer en Europe. Ils sont venus renforcer l’équipe en apportant leur expérience aux jeunes qui sont là. Alors que le groupe de Koto était constitué pratiquement que de joueurs venus des centres de formation.

Après un parcours aussi brillant, ne craignez-vous pas un excès de confiance de la part des joueurs ?

Actuellement, avec les résultats qu’ils ont réalisés, je pense que les gosses savent qu’ils sont attendus, parce qu’ils vont jouer des matches plus difficiles et décisifs. C’est des rencontres à élimination directe. Lors du premier match, l’équipe a eu des problèmes en première période. Après, ils ont compris qu’il faut beaucoup de concentration et d’engagement. A mon avis, ils seront très motivés et ils vont se battre parce qu’ils sont à quatre-vingt-dix minutes d’une finale.

A quel genre de match devrait-on assister, entre le Sénégal et l’Afrique du Sud, en demi-finales ?

Quand on regarde jouer l’Afrique du Sud, c’est une équipe qui a tendance à laisser le ballon à l’adversaire. Elle procède par des contres. En défense, les Sud-Africains jouent bien (1 but encaissé en trois matches). Par contre, ils ne marquent pas beaucoup (seulement 2 buts inscrits en 3 matches). Quand une équipe défend bien, elle a plus de chance, surtout quand elle réussit à mettre un but. L’équipe du Sénégal aussi a des joueurs qui sont bons individuellement. Il faut les provoquer en gardant le ballon pour les faire sortir de leur zone. 

LOUIS GEORGES DIATTA