Publié le 3 Apr 2015 - 19:34
SALY CARREFOUR

Les bandes armées dictent leur loi

 

L’insécurité gagne Saly Carrefour. Des bandes armées y font la pluie et le beau temps. Les populations désemparées ne savent plus à quoi s’en tenir.

 

C’est un quartier paisible où les gens vaquent tranquillement à leurs occupations, le jour. Mais derrière cette quiétude se  cache une psychose qui s’est installée à Saly Carrefour. Des bandes armées y dictent leur loi depuis quelque temps. Armés de coupe-coupe, de couteaux et d’armes à feu, les malfrats repèrent leur cible avant de passer à l’action, le soir venu. Dans la nuit du vendredi au samedi, une bande s’est attaquée à un magasin qui vend des panneaux solaires, situé sur la route menant vers le centre de formation Abbé Boilat. Les bandits ont emporté avec eux 30 panneaux estimés à 2,7 millions F CFA.

La propriétaire Awa Yombé Diouf Seck a porté l’affaire devant la gendarmerie de Saly et ne décolère pas : « Ce qui se passe dans notre quartier est inacceptable. D’honnêtes citoyens qui se débrouillent en investissant leur argent, au lieu d’être encouragés, sont victimes de cambriolages », fulmine-t-elle. La trentaine révolue, Mme Diouf est très affectée. «Les voleurs sont entrés dans la maison et ont emporté tous les panneaux solaires que j’avais laissés ici. C’est à l’aube du samedi matin que j’ai été ébahie de voir que les malfaiteurs ont dérobé mon matériel. J’ai failli tomber en syncope, parce que je n’en revenais pas », confie-t-elle.

Et pourtant, Awa Yombé Diouf n’est qu’une victime parmi tant d’autres. Hier, une autre dame du même quartier a échappé de justesse à un vol suivi de viol. Elle a réussi à s’échapper pour se refugier dans la demeure de son grand frère située à 100 mètres de chez elle. Le lendemain, accompagnée de ce frère, elle est allée déposer une plainte à la gendarmerie. L’agent trouvé sur place lui a remis le numéro de la gendarmerie, au cas où elle recevrait une quatrième fois la visite des voleurs. «C’est la troisième fois que ces malfaiteurs entrent dans ma maison. Ils ont déjà emporté beaucoup de bagages. Or, je vis seule avec mon fils», explique la plaignante. Sur ces entrefaites, un groupe de 8 personnes est entré dans la brigade de Saly. Parmi eux, Abdoulaye, empoignant un quidam qu’il accusait de lui avoir chipé toute sa ferraille. Ils l’ont pris sur le fait.

Ces malfaiteurs, regroupés en gangs, écument les pharmacies et les boutiques. Ils dérobent aussi les câbles téléphoniques. Le bétail, n’en parlons pas. Beaucoup de gens qui ont échappé à des vols se sont résolus, soit à vendre, soit à renforcer leur sécurité. Pour beaucoup, rien de surprenant dans cette insécurité qui prévaut à Saly, parce que la seule camionnette dont dispose la gendarmerie est tellement vétuste qu’elle ne peut pas dépasser une voiture 2 CV (deux chevaux). 

André BAKHOUM (MBOUR)

 

 

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