Publié le 6 May 2019 - 17:39
SANTÉ

Le ‘’ndeup’’ des médecins

 

L’ordre des médecins a tenu, ce samedi, une rencontre d’évaluation du bilan des activités et de définition des perspectives. Les blouses blanches annoncent la mise en place d’ordres régionaux et départementaux.

 

Se retrouver, discuter, analyser et faire des propositions sur leur corps et l'avenir de la profession, c’est ce à quoi l’Ordre national des médecins du Sénégal s’est attelé, ce week-end. Particulièrement, la rencontre de samedi, renseigne le vice-président Docteur Joseph Mendy, a permis de discuter de la validation des pré-projets de texte qui vont changer l'organisation de l'Ordre national des médecins et les conditions d'exercice de la médecine. Dans le nouveau projet de texte, le changement majeur, dit-il, fera en sorte qu'il y aura des ordres régionaux et départementaux. ‘’Il y aura, dans toutes les régions, un conseil régional de l'ordre qui sera chargé de veiller au respect des conditions d'exercice de la médecine, tel que le décrit le Code de déontologie’’.

Dans la même veine, il s’est insurgé contre la décision du chef de l’Etat de libérer Amadou Woury Diallo, condamné à 5 ans de prison ferme pour commercialisation de faux médicaments à Touba Belel. A son avis, s'il y avait une bonne concertation entre pouvoirs publics et l'ensemble des ordres, ces agissements ne sauraient prospérer.

‘’Au Sénégal, on ne peut même pas parler au ministre’’

D’ailleurs, à ce propos, le docteur Joseph Mendy regrette les relations fraiches avec les pouvoir publics. ‘’C'est regrettable de constater que le Sénégal dispose des compétences avérées, formées à la faculté de Médecine et que cette relation n'est pas huilée entre les médecins et les pouvoirs publics’’. Il ajoute qu’il ne s'agit pas seulement qu’avec l'ordre des médecins, mais les ordres de professions médicales. Docteur Joseph Mendy pense donc que le gouvernement devrait améliorer cette communication. ‘’Les initiatives, ajoute-t-il, ont toujours été prises du côté de l'ordre, mais pas de suite du côté des pouvoirs publics’’.

Pour étayer son propos, il renseigne que le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a été invité, mais il n'y a pas eu de réponse. ‘’C’est un cri du cœur, parce que lorsqu'on nous invite dans la sous-région pour une formation, souvent, c'est le président de la République qui vient. Mais, au Sénégal, on ne peut même pas parler au ministre’’.

Accueil dans les hôpitaux

Pour ce qui est de l'accueil souvent réservé aux patients, Dr Mendy souligne que l'ordre doit jouer un rôle important dans l'amélioration du système, s'il y a une bonne coopération.

Médecine traditionnelle

Naturellement, la question de la médecine traditionnelle est revenue sur le tapis. Docteur Joseph Mendy est d’avis que toutes les parties prenantes doivent se réunir pour trouver des solutions à la pratique de cette médecine. Concernant la Couverture maladie universelle, il voit un programme noble pour régler les questions de développement. ‘’Elle vient à son heure. Mais il faudrait éviter de mettre à sa tête des militants de politique politicienne’’, conseille-t-il. 

AIDA DIENE

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