Publié le 11 Oct 2023 - 23:42
SANTÉ - MORTALITÉ MATERNELLE

Le MSAS renforce ses moyens de combat

 

Depuis plusieurs années, le gouvernement du Sénégal dit avoir fourni beaucoup d’efforts pour réduire la mortalité maternelle. Ces efforts ne semblent pas satisfaire les autorités qui veulent en faire davantage pour l’horizon 2030.

 

La mortalité maternelle constitue une priorité pour les autorités chargées de la santé. Elles veulent renforcer la lutte contre la mortalité liée à cette couche de la population. ‘’Ces dix dernières années, la santé maternelle au Sénégal a connu d’importants progrès. Aujourd’hui, au niveau de l’Afrique de l’Ouest, nous occupons la 2e place derrière le Cap-Vert avec un ratio de mortalité maternelle qui est de 236 pour 100 000 naissances vivantes. Pour la mortalité néonatale, nous sommes à un taux de 21 pour 1 000 naissances vivantes. Mais aussi pour la mortalité infanto juvénile, nous sommes à un taux de 37 pour 1 000 naissances vivantes’’, renseigne le docteur Amadou Doucouré, Directeur de la Santé de la mère et de l’enfant au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

À ses yeux, ces résultats sont certes appréciables, mais, renseigne-t-il, l’objectif est d’atteindre, en 2030, un taux de mortalité maternelle en dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes ; un taux de décès néonataux en dessous de 12 pour 100 000 naissances vivantes et un taux de mortalité infanto juvénile à 20 pour 100 000 naissances vivantes. ‘’Nous avons certes fait d’importants progrès, mais il y a des défis et nous devons les adresser pour au moins être au rendez en 2030 par rapport à l’atteinte d’objectifs pour le développement durable’’. 

Sur ce chantier, le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant indique que des stratégies vont être mises en œuvre. ‘’Et parmi l’une des stratégies identifiées, nous pouvons citer la surveillance des décès maternels, néonataux et périnataux qui permet l’identification des décès maternels par la notification, la collecte, l’analyse, mais aussi l’organisation des séances d’audit des décès maternels qui permettent la formulation et la mise en œuvre des recommandations qui, une fois mises en œuvre, permettent d’éviter les décès maternels’’, explique-t-il.

Le Dr Doucouré poursuit : ‘’C’est dans ce cadre que nous avons, en collaboration avec CDC et Afnet, avec la collaboration intersectorielle au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, mais également avec les autres directions, formé 25 coordonnatrices en santé de la reproduction, mais aussi des maitresses sages-femmes des établissements publics de santé, des majors des services de pédiatrie au niveau des hôpitaux, sur ce qu’on appelle le programme FPTP qui est un programme qui est reconnu au niveau mondial et qui permet de faire des investigations de tout évènement de santé publique, y compris les décès maternels et néonatals’’. 

Il estime, sur la même lancée, que des défis doivent être relevés aussi. Pour lui, ces derniers doivent concourir à la réduction de la mortalité maternelle néonatale. De ce fait, ‘’malgré tous les investissements qui ont été faits en termes d'infrastructures, de recrutement de personnels, d’octroi de bourses aux étudiants pour faire leur spécialité, force est de reconnaître qu’il y a des défis en matière de rétention des spécialistes dans les zones rurales, la formation continue du personnel, mais aussi en termes d'utilisation des services en santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent’’.

D’où l’augmentation des activités de sensibilisation, de communication pour une utilisation accrue des services en santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent. ‘’Et sous peu, nous allons organiser la Semaine de la mère et de l’enfant au niveau des 14 régions où on va mener des activités de sensibilisation avec l’offre de services gratuits en santé de la reproduction’’, annonce le Dr Doucouré.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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