Publié le 21 Mar 2017 - 11:48
SANTE BUCCO-DENTAIRE

67% des Sénégalais n’ont pas accès aux soins

 

Les chirurgiens-dentistes ont lancé hier un appel pour plus de prévention sur la santé bucco-dentaire, car 67% des Sénégalais n’ont pas accès aux soins.

 

‘’Dirige ta vie, dessine ta bouche’’. C’est le thème de la journée mondiale de la santé bucco-dentaire célébrée hier. Une occasion pour les chirurgiens-dentistes de lancer un appel aux populations pour une meilleure prise en charge de leur santé dentaire. Selon le chef du département d’Odontologie de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie stomatologie de l’Ucad, 67% des Sénégalais n’ont pas accès aux soins. Alors que, renseigne le Professeur Henry Michel Benoist, les maladies  bucco-dentaires constituent un véritable problème de santé publique. Elles peuvent tuer ou laisser des séquelles dangereuses. 

Selon quelques données d’études, la prévalence de la carie avoisine les 100% tandis que celle des maladies parodontales est à 80%. ‘’Les prévalences sont très élevées et il y a une très grosse difficulté liée à l’accessibilité aux soins. Les moyens ne sont pas très forts dans les ménages pour prendre en charge la santé bucco-dentaire. Il y a un problème d’accessibilité géographique et il n’y a pas encore assez de structures de soins  où il y a un chirurgien-dentiste’’, a-t-il fait savoir.

1 dentiste pour 100 000 habitants

Pour résoudre ce problème, il a plaidé pour la construction de centres de santé avec un chirurgien-dentiste, d’augmenter le nombre de dentistes formés. Car, dit-il, le ratio dentiste au Sénégal est de 1 pour 100 000 habitants alors que l’Organisation mondiale de la santé préconise  1 pour 10 000 habitants. ‘’C’est pour dire que le nombre de dentistes doit être multiplié par 10. C’est-à-dire qu’il faut former, recruter les dentistes et les mettre à la disposition des communautés’’, a souligné le Professeur Benoist.

Il a également conseillé à développer le système de prise en charge.  Parce que, à l’en croire, les centres de santé avec un chirurgien-dentiste sont souvent dans les communautés urbaines. Et le fort taux de dentistes est concentré dans les villes. ‘’Il n’y a pas de dentistes dans les postes de santé, ce sont des techniciens supérieurs, des agents de santé communautaires qui sont assignés là-bas. Il faut renforcer le volet santé bucco-dentaire au frais des relais de santé communautaire, ce qui n’est pas le cas pour permettre plus d’accès aux populations’’.

Cette journée a coïncidé avec le cinquantenaire de l’Institut d’odontologie stomatologie. Pour le Professeur, cette école dentaire est la première de l’Afrique Francophone Subsaharienne. Elle a été mise sur pied en 1967. Et depuis sa création, plus de mille dentistes de plus de vingt nationalités ont été formés.

VIVIANE DIATTA

 

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