Publié le 8 Apr 2017 - 22:51
SANTE COMMUNAUTAIRE - UNIVERSITE DE BAMBEY

Onze promos, zéro recrutement pour les diplômés 

 

Depuis la création de la filière santé communautaire en 2006, au sein de l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB), onze promotions se sont succédé avec 0% de recrutement dans la fonction publique. C’est ce qu’a indiqué hier, en conférence de presse, le Collectif des Cadres en santé communautaire de cette université, par le biais de son président Serigne Mor Cissé Dione. 

 

Alors que l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) s’apprête à fêter son deuxième anniversaire, la question de l’insertion professionnelle des diplômés de la filière santé communautaire dans la fonction publique du Sénégal demeure une problématique ‘’non résolue’’. En effet, selon le président du Collectif des Cadres en santé communautaire de cette université, Serigne Mor Cissé Dione, onze promotions se sont succédé depuis 2006, sans un recrutement dans la fonction publique. En plus, dans une perspective de développement durable, dans un contexte de couverture sanitaire universelle dont les axes reposent principalement sur la prévention, le curatif, la promotion et la réadaptation, ces diplômés en Santé communautaire estiment qu’il est inconcevable qu’ils soient laissés en rade.

‘’Même s’il est avéré qu’une trentaine de diplômés en santé communautaire occupe des responsabilités stratégiques dans des structures privées, il est du rôle de l’Etat de créer un corps d’immersion, de mettre en place un plan de carrière pour les diplômés issus des universités publiques et de penser à leur intégration dans la fonction publique’’, soutient Serigne Mor Cissé Dione. Car, pour lui, la santé communautaire étant la locomotive de la nouvelle politique du ministère de la Santé et de l’Action sociale ‘’ne saurait prospérer’’ en se passant de cette catégorie de personnel. Ainsi, le Collectif attire l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion sur ‘’l’injustice’’ faite aux sortants de l’université Alioune Diop de Bambey, lors des recrutements en 2014 et de cette année encore où 1 000 agents ont été pris dans la fonction publique.

Aujourd’hui, la Santé communautaire se réduit à une Cellule de Santé Communautaire, selon le Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam. Donc, ce combat, dit-il, ‘’est pour l’intégration, pour un corps d’immersion’’. Parce que les grilles de la Fonction publique ‘’n’ont pas prévu’’ leur intégration. ‘’Aujourd’hui, tous les résultats qu’on a avec le PEV (programme élargi de vaccination) et la santé maternelle, c’est grâce non seulement aux relais, mais aussi aux agents de santé communautaire qui sont à la base’’, souligne-t-il.

Interpellé à l’occasion sur la ‘’l’état de santé’’ de leur secteur en rapport avec la célébration de la Journée mondiale de la Santé, le 7 avril de chaque année, Mballo Dia Thiam a fait savoir qu’il y a des évolutions ‘’en dents de scie’’. ‘’On a fait reculer le paludisme, beaucoup de fléaux sociaux, c’est vrai. Mais à l’opposé, les maladies émergentes sont là. Ces maladies ne sont pas transmissibles, mais commencent à grever les dépenses des ménages’’, a affirmé le syndicaliste. Parmi ces pathologies figurent le diabète, l’hypertension, etc.

Par rapport aux défis à relever, le Sg du Sutsas a cité, entre autres, la loi sur la greffe rénale. ‘’Jusqu’à présent, on n’arrive pas à faire les premières opérations, parce que cette loi aussi doit être encadrée. Il y a des avancées certes, mais des efforts restent à faire. De ce point de vue, nous demanderons l’augmentation du budget du ministère de la Santé. Cette hausse seulement ne suffit pas, mais c’est un indicateur de volonté manifeste’’, dit-il. 

MARIAMA DIEME

Section: