Publié le 21 Nov 2019 - 16:37
SANTE DES ENFANTS

La recherche pour combattre la malnutrition infantile et la mortalité néonatale

 

La malnutrition infantile et la mortalité néonatale occupent une grande place dans les recherches des femmes universitaires. Celles-ci s’activent pour leur éradication dans les pays africains.

 

Entre 2012 et 2016, le taux de mortalité néonatale est passé de 26 pour 1000 à 21 pour 1000 (21 ‰). Celui de la mortalité infantile (moins de 1 an) est passé de 43 ‰ à 36 ‰. Quant au taux de mortalité infanto-juvénile (moins de 5 ans), il est passé de 65 ‰ à 51 ‰ (Eds). Ces résultats de l’enquête démographique de santé (Eds) montrent la nécessité de trouver les causes. Une idée que défend la pharmacienne biologiste Najah Fatou Coly.

Selon cette pédiatre de l’Hôpital pour enfants de Diamniadio, il faut d’abord comprendre les infections survenant lors de l’accouchement, pour lutter contre la mortalité néonatale. Ces infections néonatales, soutient-elle, surviennent le plus souvent entre 0 et 28 jours. Elles sont responsables d’une mortalité néonatale en grande partie, parce qu’elles représentent, parmi les facteurs de risques, 30 à 40 %. Ceci est dû, dit la pédiatre, à des facteurs liés à la grossesse et à l’accouchement.

Le problème, par rapport à ces infections, est qu’il y a un manque de spécificité sur les signes cliniques, de moyens pour poser le diagnostic. ‘’A l’hôpital pédiatrique, on est souvent confronté à cette situation. On a des infections néonatales, mais on nous demande souvent des paramètres basiques. Ces derniers ne permettent pas de poser de façon spécifique le diagnostic, parce qu’ils sont entrainés par d’autres pathologies qui peuvent entrainer une inflammation. Raison pour laquelle on s’est penché sur la question, à savoir comment faire pour avoir un marqueur précoce, mais qui permet de poser un diagnostic sans ambiguïté’’, explique Dr Coly.

Elle s’exprimait hier au cours d’un forum organisé par la fondation L’Oréal sur la recherche scientifique en Afrique.

La pédiatre d’ajouter : ‘’C’est là que nous avons vu que des Américains ont travaillé sur des marqueurs très précoces qui sont des pépites antimicrobiennes secrétées par les neutrophiles qui font partie de la barrière de l’humidité innée. Lorsque l’organisme est en face d’un agent pathogène, d’un agresseur, ce sont les neutrophiles qui essayent de faire la phagocytose de ces derniers ou en traitant des toxines qui sont les pépites antimicrobiennes’’, fait-elle savoir. L’étude a montré que chez les femmes enceintes atteintes d’une infection intra-amniotique avec une inflammation, ces pépites étaient fortement exprimées.

 ‘’Les nouveau-nés issus de femmes avec une forte expression de ces marqueurs, avaient un risque élevé de faire une infection néonatale. Nous avons pris ces marqueurs, pour tout nouveau-né suspect d’infection néonatale, afin de pouvoir poser un diagnostic précoce à travers ces derniers. Nous sommes à ce niveau de l’étude’’.

Créer un système d’information géographique

De son côté, la géologue Stéphanie Konan de la Côte d’Ivoire travaille pour l’éradication de la malnutrition infantile. Sur ce, elle a jugé utile de créer un système d’information géographique. De l’avis de l’universitaire, la géomatique peut aider à lutter contre la malnutrition infantile en Afrique. Il s’agit, dit-elle, d’un outil informatique permettant de localiser les cas de malnutrition infantile, afin de comprendre leur répartition spatiale sur l’ensemble du pays. Ce, pour faciliter aux autorités la prise en charge des décisions idoines.

‘’L’avantage de cette application est qu’elle permet, en plus de la géolocalisation, de donner des informations complémentaires sur les cas de malnutrition, le poids, la taille des enfants et d’autres paramètres. Bien que le diagnostic soit difficile, il y a des signes qui apparaissent. Parce que, lorsque les cas de malnutrition arrivent à l’hôpital, l’enfant est déjà en stade avancé. S’il avait été très tôt à l’hôpital, on l’aurait pris en charge rapidement’’.

VIVIANE DIATTA

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