Publié le 15 Nov 2017 - 23:21
SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE DES ADOS ET JEUNES

Les objectifs fixés à ‘’Gindima’’ déjà dépassés 

 

Les ministères de la Jeunesse et de la Santé ont révisé, hier, la ligne verte ‘’Gindima’’, lancée pour conseiller les ados et jeunes sur leur santé sexuelle et reproductive. Après 14 mois de mise en œuvre, les objectifs fixés sont déjà dépassés.

 

Lancée le 12 août 2016 à Matam, la ligne verte ‘’Gindima’’ a été révisée, hier, par les ministères de la Jeunesse et celui de la Santé, lors d’un atelier. Cette ligne est un service d’information gratuit en direction des adolescents et jeunes sur la santé sexuelle et reproductive (SSRAJ). Parlant des objectifs de la rencontre, le représentant du Fonds des Nations unies pour la population a souligné qu’elle va permettre de faire une évaluation du contenu, au regard des résultats obtenus. Selon Moussa Faye, il ne s’agit pas de réécrire tout le contenu élaboré de manière participative et consensuelle avec les acteurs de la santé de la reproduction et des adolescents jeunes. ‘’Il s’agit surtout de relire le contenu des sept thématiques et de voir, s’il y en a qui méritent d’être renforcées, pour davantage tenir compte des besoins actuels d’information des adolescents et jeunes’’.

‘’Gindima’’, qui veut dire ‘’éclaire-moi’’ en wolof, est une innovation qui utilise le téléphone mobile comme un moyen privilégié pour communiquer avec les ados/ jeunes. ‘’C’est un service anonyme, confidentiel, accessible en français et en wolof 24/24 et qui propose des réponses en temps réel. Nous sommes en train de réviser le contenu dans l’optique d’intégrer une troisième langue, le pulaar. Au moment de lancer cette ligne, nous avions tablé sur un objectif de 10 000 appels, en décembre 2016. En fin d’année, nous avons dépassé 4 fois l’objectif fixé’’, a-t-il informé. Moussa Faye de dire que leur ambition est qu’à terme, Gindima puisse être disponible en sérère, en diola, dans d’autres langues, pour davantage démocratiser son succès et toucher une plus grande frange de la population, où qu’elle puisse être.

En effet, cette ligne donne également la possibilité d’améliorer la disponibilité et la qualité des données sur les ados/jeunes. Ainsi, a soutenu le représentant de l’UNFPA, ‘’nous pouvons mieux comprendre les besoins d’informations des jeunes selon le sexe, l’âge et même les zones de résidence’’. ‘’Les résultats du dernier recensement général de la population de 2013 ont montré qu’un tiers de la population est âgé de 10 à 24 ans. Le Sénégal ne pourra s’engager sur la voie de l’émergence que lorsque les jeunes seront en bonne santé, instruits, bien informés et équipés pour saisir les opportunités de développement et récolter le dividende démographique’’, a-t-il fait savoir.

Pour la représentante du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Maguette Dia, la santé de la reproduction concerne tous les âges du cycle de la vie et représente plus de 80% des questions de santé. Selon elle, Le poids démographique des adolescents et des jeunes dans la population totale du pays restera important, au cours des prochaines décennies. ‘’Cette jeunesse est souvent confrontée à un problème de prise en charge concernant leur santé sexuelle et reproductive. Les adolescents et jeunes souffrent de leur méconnaissance et de leur vulnérabilité dans ce domaine. C’est dans ce groupe que sont généralement enregistrés les niveaux les plus élevés de grossesses non désirées et à risque pouvant conduire à des avortements clandestins ou dangereux, aux infections sexuellement transmissibles’’, a informé Mme Dia.

A l’en croire, les ados et jeunes sont souvent peu ou pas informés sur les questions de santé sexuelle et reproductive et n’hésitent pas à prendre des mesures parfois pas efficaces et nécessaires pour se protéger. D’où la nécessité de créer des espaces d’échanges et de partage de l’information sur la SSRAJ.

Le ministre Pape Gorgui Ndong, qui a présidé l’atelier, a émis le souhait de mettre en place une plateforme numérique pour intégrer les TIC, afin de permettre aux jeunes de mieux s’informer sur leur santé sexuelle.   

VIVIANE DIATTA

Section: