Publié le 23 Jul 2014 - 16:29
SANTE - SIDA

La thérapie préventive donne de nouveaux espoirs

 

Le Truvada, une combinaison de deux médicaments antirétroviraux destinés à prévenir la contamination par le virus du sida, à Washington, le 15 mai 2014 Kerry Sheridan.

 

Des cachets avant et après un rapport non protégé, un nouveau moyen pour encore mieux lutter contre le sida ? En tous cas, donner un traitement antiretroviral en bithérapie, associant deux molécules dans un cachet de Truvada, à des personnes séronégatives, quand elles risquent plus que d’autres de se voir contaminées par le sida est un concept prometteur, baptisé PrEP (pour prophylaxie pré exposition).

 De l’avis des spécialistes de la lutte contre un virus qui affecte environ 35 millions de personnes dans le monde, il doit être ajouté absolument à la panoplie des armes de prévention. L’Organisation mondiale de la santé le recommande même déjà officiellement aux homosexuels masculins. «Face à une situation où la recommandation du port de la capote ne suffit pas toujours, c’est un outil dont on ne peut pas se priver» plaide Christian Andeo, à l’association Aides, qui milite pour que cette option préventive devienne accessible en France, comme elle l’est déjà aux Etats-Unis.

Deux études dévoilées mardi à la XXe conférence internationale sur le sida à Melbourne (Australie) confirment l’intérêt de cette piste, pour diminuer une épidémie qui tue moins (-12 % de décès en 2013 dans le monde) et voit le nombre contaminations baisser (27,6 % depuis 2005) à l’échelle de la planète, mais reste très active, en France comme dans d’autres pays occidentaux, parmi les gays.

Les Etats-Unis, qui figurent, comme le rappelle le directeur de l’agence de recherche nationale du sida (ANRS) Jean-François Delfraissy, avec l’Europe et le Brésil dans les 15 pays «produisant» à eux seuls 75 % des nouvelles contaminations chaque année, ont présenté ainsi une extension de leur Etude baptisée Iprex. But : comparer le nombre d’infections VIH survenues chez des hommes homosexuels très à risque en raison de pratiques sexuelles irrégulièrement protégées.

Les uns se voyaient prescrire un comprimé quotidien de Truvada, les autres un placebo. Une première version de l’étude portant sur 2 449 personnes avait ouvert la voie de l’espoir en 2010, montrant une réduction globale de 44 % de l’infection dans le groupe traité préventivement.

L’extension de l’étude, menée sur 1603 nouveaux patients entre juin 2011 et 2012, affiche des résultats bien meilleurs. La bithérapie préventive se révèle efficace à 90 %, même chez ceux qui ne prennent que deux ou trois comprimés par semaine, soit les «conditions sans doute les plus proches de la vraie vie, où l’on ne respecte pas toujours les posologies prescrites» soulignent les chercheurs.

Pour tenir compte de ce risque, et parce que prendre une bithérapie en continu pendant des années n’est pas anodin (effets secondaires, coût, et risque de développer une résistance du virus), l’ ANRS pilote depuis janvier 2012 les recherches sur une autre stratégie : la bithérapie prise «à la demande».

(leparisien.fr)

 

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