Publié le 30 Apr 2017 - 11:53
SCENE OFF

Wasis Diop rend hommage à Joe Ouakam

 

Les scènes off de la 25ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis reçoivent cette année de grands noms de la musique sénégalaise. Après l’orchestra Baobab mardi soir, c’était au tour de Wasis Diop avant-hier. Le musicien a profité de l’occasion pour rendre hommage à son compagnon Joe Ouakam.

 

Après le concert d’Hervé Samb et Lisa Simone à la Place Faidherbe jeudi soir, les festivaliers ont poursuivi leur soirée au bord du fleuve, juste devant le siège de l’Association Saint-Louis jazz. Wasis Diop a animé le plateau off de ce 25eme rendez-vous du Festival international de jazz de Saint-Louis. Lui et son orchestre ont distillé des notes tristes. Le moment l’exige. Wasis Diop est en deuil. Son plus qu’ami, Joe Ouakam, l’a quitté mardi dernier. Avec le cinéaste et non moins frère du chanteur Djibril Diop Mambéty, il formait un trio. Mambéty n’étant plus. Issa et Wasis formaient un duo. Le chanteur et musicien tenait tellement au ‘’propriétaire’’ du 17, rue Jules Ferry qu’il lui a déjà consacré une exposition et un film.

Jeudi soir encore, Wasis a tenu  à lui rendre hommage. ‘’Merci d’avoir bravé le froid et l’hiver saint-louisien. Je dédie ce concert à Issa Samb Joe Ouakam, cet homme extraordinairement merveilleux’’, a-t-il précisé dès la fin du premier morceau de son concert. Cette annonce a été chaleureusement accueillie par le public par des cris d’encouragement. Dans le titre suivant, les notes sont tristes, le public reprend le refrain : ‘’Issa Samb Joe Ouakam, goorgi da doon yeewu subë yendo léeb ba xaleyi nelaw’’. 

Sur scène, Wasis paraissait très affecté et, avec sa guitare et sa voix rauque, il donnait l’impression de vouloir évacuer sa douleur en jouant. Quoi de mieux pour lui à cet instant que de porter un habit de Joe Ouakam. ‘’Le manteau blanc que je porte appartenait à Joe Ouakam. Avant, je n’osais pas porter cela’’, indique-t-il. Et de poursuivre : ‘’C’est difficile de parler de continuité. Une vie s’arrête toujours quelque part. Il n’y a rien à faire. Un jour, on s’arrêtera de marcher, de dormir, de manger. Peut-être que c’est cela qui rend cette vie précieuse.’’

 La mort de Joe Ouakam l’a poussé une fois encore à philosopher : ‘’On n’est pas éternel. Un jour tout s’arrête. Je croyais que Joe Ouakam allait enterrer tout le monde. Il avait tellement de force, tellement de générosité. Il était tellement beau. Il était incroyable. Réaliser aujourd’hui que cet homme est sous terre est vraiment quelque chose. Cela signifie que tout disparaîtra. Parce que si Joe disparaît, cela veut dire que tout disparaîtra.’’

BIGUE BOB (envoyée spéciale à Saint-Louis)

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