Publié le 17 Feb 2020 - 23:53
SCISSION DANS LA JUSTICE

L’UNTJ marche sur les platebandes du SYTJUST

 

L’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTS) vient de naître des flancs du Syndicat unique des travailleurs de la justice (SYTJUST). Maitre Atab Goudiaby, greffier auprès du tribunal d’instance de Pikine-Guédiawaye, va présider à ses destinées, les trois prochaines années.  Cette scission fait suite à des profond remous au sein de la famille des travailleurs de la justice.

 

Désormais, il faudra compter avec l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) qui a été portée sur les fonts baptismaux, ce samedi. Ses initiateurs entendent, ainsi, apporter un souffle nouveau aux travailleurs de la justice, dans l’exercice de leur profession. 

‘’En effet, depuis des mois, voire des années, nous travailleurs de la justice, sommes confinés dans une situation qui ne milite pas en faveur d’un cadre socioprofessionnel adéquat’’, a déclaré Me Ngoné Diop, greffière, qui a lu le discours inaugural. De ce fait, la mise sur pied de ce nouveau syndicat est le fruit d’une longue marche. Et dont le bon fonctionnement de la justice est, pour eux, la principale motivation.

‘’La justice est un pilier essentiel sur lequel repose tout Etat de droit. Elle est gage de sécurité, en ce sens qu’elle constitue le dernier rempart contre l’arbitraire’’, ajoute-t-elle.

Les sécessionnistes expliquent leur départ du Syndicat unique des travailleurs de la justice (SYTJUST) par un manque de démocratie interne et de consensus. ‘’Comme vous le savez sans doute, les travailleurs de la justice étaient tous réunis au sein d’une seule et unique entité syndicale… Nous nous sommes donné tous les moyens légaux pour maintenir et préserver l’unité syndicale dans le seul intérêt des travailleurs de la justice. Alors, c’est lorsqu’il nous a été donné de constater, pour le déplorer, que nos intérêts sont menacés, notre outil syndical confisqué, que nous avons pris la responsabilité de rétablir l’ordre, la démocratie, la légalité et la légitimité syndicale qui correspondent à notre rang’’, poursuit Me Ngoné Diop.

Cette nouvelle création n’est nullement un obstacle pour la défense et la sauvegarde des intérêts des travailleurs de la justice, à ses yeux. Cela vient renforcer le statut des travailleurs dans leurs différentes revendications. ‘’D’aucuns pensent que la création d’un nouveau syndicat risquerait de fragiliser l’efficacité de nos actions. Bien au contraire, elle est plus que jamais devenue une nécessité. Car, en plus d’offrir la possibilité à tous les travailleurs de la justice de choisir, en toute conscience, l’organisation qui répond à leurs attentes, elle leur évite d’être prisonniers d’un syndicat coupé de sa base et qui agit à sa guise’’, défend-elle.

Me Atab Goudiaby, le premier SG

 Ainsi, Me Atab Goudiaby, greffier auprès du tribunal d’instance de Pikine-Guédiawaye, a été élu secrétaire général par acclamation de l’Assemblée générale constitutive dudit syndicat. La rencontre a enregistré la présence de travailleurs de la justice venus des différentes régions du pays. Me Issa Dièye, greffier auprès de la Cour des comptes, venu représenter l’Ordre des greffiers, s’est voulu conciliant. Il juge que la séparation est une chose logique. Mais cela ne signifie pas au fond une animosité au sein des travailleurs de la justice. ‘’Les travailleurs ont décidé de prendre leur destin en main’’, positive-il.

Pour lui, le syndicat unique a autant d’avantages que d’inconvénients. Il voit en cela un enrichissement dans la prise en charge des préoccupations des professionnels de la justice. Il a, par ailleurs, loué ce qu’il considère comme une innovation, à savoir la limitation du mandat du secrétaire général. Il est de trois ans renouvelable une seule fois.

Le représentant du secrétaire général de la CNTS/FC (Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement) se félicite du choix de l’UNTJ de s’affilier à leur confédération. Il soutient que l’UNTJ va bénéficier de l’encadrement nécessaire dans ses différentes activités. Avant de délivrer un conseil : ‘’On ne prend pas un mandat pour se faire connaitre, mais pour servir. Nous vous demandons d’avoir le courage de vos idées et de veiller à la communication.’’

AMADOU SAMOURA (STAGIAIRE)

 

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