Publié le 27 Aug 2018 - 15:23
SECTEUR DE LA PECHE

Les pêcheurs artisanaux du Sénégal réclament la tête d’Oumar Guèye 

 

Ce week-end, Saint-Louis a été le point de convergence des pêcheurs artisanaux du Sénégal qui y ont organisé une journée de réflexion sur leurs activités. Une occasion de tirer à boulets rouges sur le ministre de l’Economie maritime dont ils ne veulent plus.

 

L’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS) réclame la démission d’Oumar Guèye, ministre de la Pêche. « Il est nul », déclare sans prendre de gants leur porte-parole, Macoumba Dièye qui interpelle le Président Macky Sall. « Oumar Guèye est en train, dit-il, de saborder le travail de Macky Sall dans ce secteur. » Macoumba Dièye croit savoir que le ministre ne raconte pas la vérité au chef de l’Etat, puisque le secteur de la pêche est assailli par de nombreux problèmes. « Nous sommes confrontés à de sérieuses difficultés et nos préoccupations n’ont jamais été prises en charge », fulmine le porte-parole qui revient à la charge : « Il (le ministre) a installé dans les structures de pêche ses hommes et il raconte des contrevérités à Macky Sall ». Sur un ton va-t’en guerre, il avertit : « avec UNAPAS, si Macky Sall ne fait pas attention, il sera surpris dans les mois à venir. »

Les pêcheurs artisanaux soulignent qu’ils ne sont dans aucun camp politique, c’est pourquoi ils réclament de la considération, car ils se sentent zappés par l’Etat, dans l’octroi de subventions notamment. Concernant les machines subventionnées, ils dénoncent une entourloupe. « Des cagoulards ont été servis à notre place et tout ceci est la faute au ministre », balance Macoumba Dièye. Clouant au pilori la gestion d’Oumar Guèye, le porte-parole considère le ministre comme le mal de la pêche au Sénégal. 

300 pêcheurs tués, depuis 2003

En outre, l’UNAPAS a demandé de trouver une solution rapide à la question de la brèche de Saint-Louis qualifiée de mouroir. En effet, depuis son ouverture en 2003, plus de 300 pêcheurs y ont perdu leur vie. Ainsi, la journée de réflexion a été une occasion pour l’enseignant-chercheur Dah Dieng de l’UGB de partager les résultats de ses recherches sur la brèche. « Des propositions de solutions ont été faites depuis l’ouverture de la brèche, mais aucune n’a été expérimentée par les autorités compétentes », se désole le Géographe. Il est d’avis que pour régler le problème majeur de la brèche qui est celui de la sécurité des pêcheurs, il faut draguer un chenal. « Pour arrêter ce carnage et régler ce mouroir, il faut draguer un chenal, l’entretenir et laisser un passage pour les pêcheurs », affirme-t-il. 

L’enseignant souligne qu’une 2e brèche est ouverte et révèle qu’à partir de Mouit dans le Gandiolais, on aura une 3e brèche et elle va passer de 5300 mètres à une dizaine de km d’ouverture. « Ce serait une catastrophe pour Saint-Louis et il faut que les autorités réagissent vite avec comme solution de draguer le canal pour permettre aux pêcheurs de passer et surtout de faire une digue pour protéger le littoral du Gandiolais », prévient-il.

 

 

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