Publié le 9 Sep 2017 - 18:18
SECTEUR EDUCATIF

Le SAEMS déçu du départ de Viviane Bampassy

 

Le changement à la tête du ministère de la Fonction publique n’agrée pas le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMS) qui craint pour les réformes déjà entamées. La reconduction de Serigne Mbaye Thiam et de Mary Teuw Niane à l’Education nationale et à l’Enseignement supérieur, par contre, laisse de marbre les syndicalistes.

 

Dans le secteur de l’éducation, la reconduction du ministre de tutelle, Serigne Mbaye Thiam, ne pose pas de problème particulier au Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMS) sorti premier des élections de représentativité dans le moyen-secondaire. Par contre, on est déçu du départ de l’ex-ministre Viviane Bampassy remplacée par Mariama Sarr. On craint pour la suite des réformes entamées avec le ci-devant ministre de la Fonction publique.

‘’Je ne doute pas des compétences de Mme Sarr, mais je crois savoir que Mme Bampassy avait entamé un travail qui autorisait l’espoir et, de ce point de vue, le fait de changer un ministre de la Fonction publique avec toutes les réformes qui avaient été annoncées, je crois que ça ne peut pas nous mettre à l’aise. Il appartient au chef de l’Etat de choisir ses ministres, mais il va sans dire qu’au nom de la continuité de l’Etat, j’aurais pu comprendre que l’on puisse permettre à certains de pouvoir continuer le travail important qu’ils avaient entamé’’.

Devant cette situation, ils mettent en garde le gouvernement. ‘’Nous sommes restés fermes, mais que personne ne vienne nous dire quoi que ce soit. Ou bien ‘’non, permettez à celle qui vient d’arriver le temps de voir’’. Ça, nous ne l’accepterons pas’’, menace-t-il.

Les points de revendication des syndicats restent le système de rémunération des agents de la Fonction publique dans lequel, dit Saourou Sène, les enseignants ne se reconnaissent pas et dont une politique efficace mènerait à avoir une gestion tout à fait démocratique.

Serigne Mbaye Thiam attendu au tournant

Par contre, le maintien de Serigne Mbaye Thiam à l’Education nationale les laisse de marbre. Pourvu qu’il s’occupe des questions de l’éducation. ‘’Nous reconnaissons au président Macky Sall l’autorité que lui confère la Constitution, en ce qui concerne la nomination des ministres ou autres. Qu’il soit Serigne Mbaye Thiam ou un autre, cela importe peu’’, déclare Saourou Sène.

Cependant, il rappelle qu’ils ont de fortes préoccupations, depuis l’arrivée du chef de l’Etat Macky Sall, qui ne sont pas encore satisfaites. ‘’S’il y a une nouvelle équipe gouvernementale, nous osons espérer que celle-ci puisse prendre la pleine mesure des préoccupations qui se posent au système éducatif sénégalais. Et à ce niveau le ministre de l’Education devra naturellement réorienter l’orientation pour faire échec à l’échec. C’est la forte préoccupation que nous avons’’.

Il invite le gouvernement à l’action. ‘’Tout ce qui ressort des Assises de l’éducation nationale relève un tout petit peu de théorie, alors que nous attendons des actes concrets. Nous avons beaucoup de respect pour Serigne Mbaye Thiam et tous les cadres qui évoluent dans le secteur de l’éducation. Mais la vérité est que la prise en charge que nécessite la fonction d’enseignant n’est pas encore satisfaite’’, dénonce-t-il. 

Mary Teuw Niane invité à mieux faire

Autre reconduction, celle du ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane. Comme pour l’Education nationale, elle ne fâche pas le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES). En effet, son secrétaire général Malick Fall trouve que son collègue connait bien l’enseignement supérieur, pour y avoir occupé toutes les fonctions. ‘’Nous ne pouvons pas avoir une personne qui connait mieux le sous-secteur de l’enseignement supérieur que lui. De ce point de vue, je pense que c’est quelqu’un qui est tout à fait indiqué pour pouvoir diriger ce sous-secteur’’, souligne-t-il.

Il s’y ajoute, selon lui, que le ministre Mary Teuw Niane avait initié un certains nombres de réformes, car connaissant leurs tenants et aboutissants. ‘’Ne serait-ce que dans le cadre de la stabilité, pour permettre de finir ou d’avancer en profondeur dans ces réformes, son maintien à la tête de l’Enseignement supérieur est positif’’, dit-il.

Toutefois, il l’invite à faire preuve de retenue par rapport à certaines de ses déclarations qui peuvent jeter de l’huile sur le feu, sachant qu’ils ont commencé un nouveau mode de collaboration basé sur l’anticipation des problèmes et l’entente avant qu’une décision qui concerne le sous-secteur ne soit prise. Il en veut pour preuve la déclaration faite par le ministre à l’endroit des enseignants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis. ‘’Nous étions dans de très bonnes dynamiques. Je pense qu’il faut continuer sur cette lancée, mais surtout éviter les déclarations qui contribueraient à saper des relations que nous avons établies. Ces déclarations qui ne sont pas de nature à établir un climat serein entre lui et les enseignants. S’il a des récriminations à faire, je pense que nous sommes une famille. Il a la possibilité, dit-il, de trouver des voies et moyens, plutôt que de faire des déclarations qui auront d’autres valeurs’’.

Quant à la gestion de ce département, le syndicaliste renvoie la balle au chef de l’Etat qui, selon lui, est mieux habilité à l’apprécier. Mais il constate qu’il y autant des choses à saluer que de choses à améliorer, notamment l’orientation des bacheliers. ‘’Il y a eu des améliorations, mais il y a des choses à revoir. Je pense aussi que la politique de la recherche doit aller plus vite : le financement de la recherche, les réformes universitaires qui méritent des réflexions’’.   

AIDA DIENE

Section: