Publié le 17 Feb 2019 - 13:38
SECURITE DES CANDIDATS À LA PRESIDENTIELLE

Ousmane Sonko apporte la réplique à Aly Ngouille Ndiaye

 

De quoi a peur Ousmane Sonko ? En tout cas, le candidat de la coalition Sonko-Président ne veut pas se départir du Air Force One, du Delta Force, entre autres structures qui s'occupent de sa sécurité rapprochée.

 

Ousmane Sonko ne badine pas avec sa sécurité. Depuis le début de la campagne, ceux qui assistent à ses manifestations ont dû remarquer un dispositif sécuritaire impressionnant. Ils sont, pour la plupart, des géants qui n'ont rien à envier aux poids lourds de l'arène sénégalaise. Ces hommes gracieusement dotés par la nature accompagnent le candidat de Sonko-Président partout où il va sur le territoire national. Leur présence, il faut le dire, constitue une force dissuasive à l'intention de tout malfrat. Si, au début de la campagne, deux groupes faisaient le boulot - Air Force One et Delta Force - pour le déplacement en Casamance, l'équipe a été sensiblement renforcée avec les "Atépa Boys". Ensemble, ces différentes équipes ont jusque-là assuré la sécurité du candidat et de sa délégation avec professionnalisme. 

Et pourtant, des écueils n'ont pas manqué. A Mbour comme à Fatick, les choses auraient bien pu tourner au vinaigre. En effet, dans la Petite Côte, des militants de Benno Bokk Yaakaar ont pris d'assaut le lieu de rendez-vous des patriotes, visiblement animés par une volonté de sabotage. Alliant diplomatie et fermeté, les bodyguards ont encadré leur patron jusqu'au quai de pêche. Le tout dans une parfaite collaboration avec la police. Il en a été de même à Louga et à Fatick. Dans la première région, des personnes tapies dans l'ombre s'en sont pris à la coalition Sonko-Président par des jets de pierres. Là également, la sécurité s’est signalée de fort belle manière, en neutralisant au moins un des perturbateurs. Alors que d'aucuns craignaient qu'on leur fasse leur fête, les responsables, en toute professionnalisme, les ont remis aux forces de défense et de sécurité. A Fatick, des nervis, après avoir blessé des militants patriotes, ont accueilli le leader de Pastef avec des couteaux et des coupe-coupe. Mais là également, ils ont su faire preuve de sérénité pour garder sain et sauf leur mentor. Sans grand bruit.

Il n'empêche, avec les événements de Tambacounda, le ministre de l'Intérieur a proposé à tous les candidats de mettre à leur disposition des éléments des forces de défense et de sécurité pour leur protection. D'après Aly Ngouille Ndiaye, le candidat de Sonko-Président aurait refusé l'offre qui lui a été faite.

Ousmane Sonko s'explique

Hier, à l'étape de Vélingara, Ousmane Sonko a répondu au ministre de l'Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Il déclare : "Nous avons reçu une offre de protection, mais à condition que nous acceptions que nos propres dispositifs de sécurité soient désarmés et éloignés de ma propre personne... Nous lui (Aly Ngouille Ndiaye) avons fait savoir que nous ne sommes pas intéressés par ce format." Pour Ousmane Sonko, le dispositif mis en place par l'Etat, depuis la Casamance, convenait parfaitement. Dans cette zone, deux pick-up de la gendarmerie ont été détachés pour le convoi. Un placé à la tête du peloton. Un autre à la fin du peloton. En milieu urbain, la police suppléait la gendarmerie.

"Nous pensons, estime le candidat, que c’est un excellent dispositif qui peut sécuriser pas seulement les candidats, mais l'ensemble des Sénégalais durant cette période exceptionnelle de campagne électorale". Il ajoute : "Nous n'avons pas besoin d'avoir des éléments étrangers envoyés par le ministre en qui nous n'avons absolument pas confiance. Et nous avons des raisons objectives de ne pas faire confiance à ce ministre", dit-il, rappelant sa sortie sur l'affaire de Lyndiane. "Ce ministre de l'Intérieur s'est suffisamment illustré pour sa gestion partiale. S'il veut assurer notre sécurité, ils n'ont qu'à travailler avec ces hommes en qui nous avons confiance. Voilà la réponse que nous lui avons donnée".

‘’Je ne peux pas remettre ma sécurité entre les mains de Aly Ngouille Ndiaye’’

A Ziguinchor, un émissaire envoyé par Aly Ngouille a expliqué à Sonko que c'est tout ou rien. "Nous leur avons dit de retirer leur escorte. Cela ne nous empêchera pas de continuer notre campagne. Car notre première sécurité est notre formidable jeunesse. Ce n'est pas un refus, mais je ne peux pas remettre ma sécurité entre les mains de Aly Ngouille Ndiaye et au régime qu'il sert".

Ousmane Sonko de prendre l'opinion à témoin : "Si ces déclarations visent à préparer l'opinion à un coup fourré pour aller créer un guet-apens et venir nous incriminer, c'est peine perdue. Je tiens à témoigner que nous n'avons jamais attaqué qui que ce soit. Malgré les provocations dont nous avons fait l'objet, nous n'avons jamais versé dans la violence."

A l'en croire, il est hors de question d'accepter que des nervis recrutés  par d'autres viennent s'attaquer à leur intégrité physique ou à leurs biens matériels. "J'en appelle, déclare-t-il, à la responsabilité de l'Etat du Sénégal. Nous menons une campagne civilisée. Nous considérons que nos forces de défense et de sécurité sont suffisamment outillées pour prendre en charge la sécurité de tous les 5 candidats".

 

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