Publié le 18 Aug 2012 - 18:06
SELON Me ABDOULAYE TINE

Arona Sy ne doit pas participer à une mission onusienne

Arona Sy

 

 

 

L’avocat des familles des victimes des violences préélectorales au Sénégal, Me Abdoulaye Tine, soutient qu'en vertu de l'article 101 de la Charte des Nations unies, le commissaire de police Arona Sy, mis en cause dans des violences policières, ne doit pas participer à une mission onusienne.

 

''M. Arona Sy n’est pas en situation d’être membre d’une mission de paix des Nations unies'', déclare Me Tine selon l'APS. Il dit avoir fait des ''recommandations'' au procureur de la République, au doyen des juges d’instruction du Tribunal régional Hors classe de Dakar et à la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar, pour que le commissaire Sy reste à la disposition de la Justice sénégalaise. ''Les personnes travaillant pour l’Organisation [des Nations unies] doivent posséder les plus hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité...'', fait valoir Me Tine, citant l'article 101 de la Charte des Nations unies, pour s'opposer à la participation de M. Sy à une mission onusienne au Darfour.

 

Arona Sy, actuellement en poste au ministère de l'Intérieur, était chef du commissariat central de police de Dakar lors des manifestations préélectorales de début 2012. Une dizaine de personnes, dont Mamadou Diop, un étudiant âgé d'une trentaine d'années, ont trouvé la mort lors de ces manifestations souvent dispersées par la police, à Dakar et dans d'autres villes du pays. Les manifestants, des militants de l'opposition et de la société civile, dénonçaient la candidature d'Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle de février-mars.

 

M. Sy, selon des médias sénégalais, est reçu à ''un concours'' et doit ainsi participer à une mission des Nations unies au Darfour. Des organisations de défense des droits de l'homme au Sénégal redoutent que l'impunité lui soit garantie par sa participation à une telle mission. ''A l'évidence, Monsieur Sy s'est illustré dans un passé très récent par l’emploi de méthodes et de techniques de maintien d’ordre assez violents'', soutient Me Abdoulaye Tine. ''De tels agissements sont par nature incompatibles aux buts, principes et idéaux des Nations unies, notamment le respect de la dignité humaine, en toute circonstance et en tout lieu'', a-t-il argué. Il rappelle qu'au moment des violences préélectorales au Sénégal, le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navy Pillay, avait dénoncé un ''usage excessif de la force policière'' sur les manifestants.

 

Aps

 

 

 

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