Publié le 18 Nov 2015 - 12:16
SENEGAL

Chaque jour 10 enfants meurent de pneumonie 

 

La pneumonie cause le décès de 3500 d’enfants par an au Sénégal. Une situation dramatique pour ces petits qui doivent être correctement et précocement pris en charge.

 

La pneumonie est une infection des poumons causée le plus souvent par un virus ou une bactérie. L’infection touche plus précisément les alvéoles pulmonaires. Elle désigne en fait des infections très diverses qui peuvent être sans gravité ou mettre la vie en danger. La maladie se manifeste généralement par une toux souvent accompagnée d’expectoration, d’essoufflement, de fièvre et de frissons. La pneumonie s’attrape le plus souvent comme une grippe ou un rhume, en inhalant des particules contaminées. Dans certains cas, elle survient après une autre infection respiratoire, comme une grippe ou une bronchite, qui ‘’dégénère ‘’ et s’installe dans les alvéoles des poumons. Certains des symptômes peuvent durer plusieurs semaines. En rapport avec la journée mondiale de la pneumonie célébrée le 12 novembre, une conférence de presse a été organisée avant-hier sur la maladie.

Au Sénégal, il y a eu 30 mille décès d’enfants de moins de 5 ans, en 2014. 3500 décès l’ont été en rapport avec la pneumonie, soit  une moyenne quotidienne de 10 décès. ‘’Tous les jours, il y a 10 enfants qui meurent de pneumonie au Sénégal. Ce qui reste un chiffre inacceptable, malgré tous les efforts qui ont été faits et qui ont permis une réduction drastique des décès. La réduction est très significative, mais elle reste insuffisante puisque, comparée aux chiffres des pays developpés, la mortalité au Sénégal est 8 fois plus élevée que dans ces pays et nous devons travailler davantage à nous mettre à ce niveau. Aucune mort d’enfants n’est acceptable’’, a soutenu avant-hier Pr Sall.

54 décès d’enfants pour mille naissances vivantes

Au Sénégal, pour mille naissances vivantes, il y a 54 décès d’enfants. Ce qui fait 30 000 décès d’enfants par an et 82 décès d’enfants par jour. ‘’La plupart des décès sont dus à des maladies évitables, notamment la pneumonie, le paludisme, la diarrhée et la malnutrition. Du fait de la forte prévalence de la pneumonie et de sa part importante dans cette mortalité, au Sénégal nous sommes à 12% et c’est 3 500 enfants qui meurent de pneumonie. On a une faiblesse de la demande de soins pour les enfants qui ont une pneumonie. Seulement 42% de ces enfants ont recours aux services de soins’’, a expliqué la représentante chef de division de survie de l’enfant, Dr Adia Gadiaga. Toutefois cette mortalité des enfants a baissé, car dans les années 1986, il y avait 199 décès pour mille naissances vivantes. ‘’Le Sénégal s’est engagé pour atteindre en 2015 44 décès pour mille naissances vivantes. Actuellement, c’est l’un des OMD qui est à notre portée. Les objectifs des développements durables, c’est 20 pour mille naissances vivantes’’, a-t-elle précisé.

A l’en croire, dans le monde, il y a 6,3 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans et 15% de ces décès sont dus à la pneumonie. Ce qui fait environ un million de décès.  ‘’Cette mortalité de moins de 5 ans est un lourd fardeau à l’échelle mondiale. La pneumonie est un tueur silencieux ; on a l’habitude de banaliser cette maladie alors que c’est une affection qui nous cause beaucoup de problèmes’’, a dit Dr Gadiaga. La transmission de cette affection se fait par voie aérienne et sa reconnaissance est clinique. La radiologie peut aider au diagnostic de cette maladie. ‘’L’évolution de cette maladie peut être très favorable avec une guérison d’une à deux semaines, si la prise en charge est précoce et adéquate, mais des complications graves peuvent subvenir qui justifient cette forte mortalité chez les enfants.’’

Prise en charge

La prise en charge de la maladie est axée sur trois aspects : prévention, protection et promotion, et traitement. Pour la prévention, a dit Dr Gadiaga : ‘’Il y a la vaccination avec le pneumocoque,  mais aussi  la prévention avec le VIH. Concernant la protection et la promotion, c’est l’allaitement maternel exclusif, la supplémentation en vitamine A et en zinc, la nutrition adéquate, la réduction de la pollution de l’air et le lavage des mains. S’agissant du traitement, c’est l’antibiothérapie qui existe sous forme de sirop ou de comprimés mais, quand c’est grave, il faut référer à l’hôpital ; il y a les injections.’’

VIVIANE DIATTA

 

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