Publié le 7 Oct 2015 - 02:23
SERIGNE DIOUF SUR LE PLAN SESAME

‘’La dette de tous les centres de santé et certains hôpitaux a été épongée’’

 

La dette des hôpitaux concernant le plan Sésame a été épongée, dans tous les centres de santé et quelques hôpitaux. L’annonce a été faite hier par Serigne Diouf de la CMU, lors d’une rencontre de partage sur les initiatives de gratuité qui sont prévues, du 8 au 10 octobre au Sénégal.

 

La dette concernant le plan Sésame, tant dénoncée par les syndicalistes qui ont souvent fustigé les politiques de gratuité de l’Etat, n’est plus qu’un vieux souvenir, dans de nombreuses structures sanitaires. Hier, Serigne Diouf, économiste à l’agence de la couverture maladie universelle (CMU), a révélé qu’elle a été épongée dans tous les centres de santé et certains hôpitaux. ‘’Nous avons juste un problème au niveau de deux hôpitaux : c’est l’hôpital de Grand Yoff et l’hôpital Principal.

Car, l’essentiel de la dette se concentre sur ces hôpitaux, parce que leur tarif est élevé par rapport aux autres structures. Il s’agira de négocier avec ces structures de santé pour procéder à un apurement progressif de la dette. C’est ce que nous sommes en train de faire’’, a soutenu M. Diouf, lors d’une rencontre de partage des initiatives de gratuité offertes par le Président Macky Sall, du 8 au 10 octobre. Cette dette est évaluée à 4 milliards. Selon la directrice de l’administration générale et de l’équipement du ministère de la Santé, Ndèye Coumba Guissé, il est prévu 1 milliard, dans le budget 2016, pour éponger cette dette.

Le Sénégal a eu un taux de couverture de 32%, en 2014

Serigne Diouf a aussi révélé qu’ils ont récemment viré 2 milliards 127 millions 416 mille 720 pour l’initiative de gratuité de soins des enfants de moins de 5 ans. Concernant la gratuité de la césarienne dont 20 000 femmes ont bénéficié, 390 millions 745 mille francs ont été virés. ‘’En plus de ces montants, nous avons les subventions qui sont destinées à la cotisation mutuelle de santé, parce que celle-ci est évaluée à 700 francs par personne par an. Mais l’Etat subventionne 50% pour les personnes qui ont la capacité de continuer’’, a-t-il dit.

Il ressort de la rencontre que, de janvier 2014 à juin 2015, plus de 2 millions de cas ont été pris en charge, s’agissant de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans. Dans la même période, plus de 215 000 personnes âgées ont bénéficié de la gratuité des soins. De 20%, en 2012, le taux de couverture médicale du Sénégal est passé à 32%, en 2014. Ces chiffres, a dit Serigne Diouf, seront confirmés par une étude sur l’état des lieux du taux de couverture qui est en cours. ‘’L’objectif qui est visé en 2017, c’est 75%. Avec le renforcement du dispositif institutionnel qui fera que nous aurons au niveau de chaque région un service régional de couverture maladie universelle qui pourra procéder à une gestion de proximité, et de mettre en place rapidement les mutuelles de santé, plus l’enrôlement des bénéficiaires du programme de bourses de sécurité familiale, nous allons y arriver’’, a-t-il rassuré.

Consultations gratuites à Fann, Albert Royer et à la place du Souvenir

 ‘’Les réalités de la couverture maladie universelle’’, c’est le thème de ces initiatives de gratuité. Au cours de ces trois jours, une prise en charge médicale en ophtalmologie, santé bucco-dentaire et dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus sera offerte aux populations à l’hôpital de Fann, à Albert Royer et à la place du Souvenir, mais aussi des dons de sang sont prévus dans les régions de Ziguinchor, Dakar, Saint-Louis, Thiès et Kaolack.

Dans ce sens, le directeur de l’hôpital Albert Royer, Docteur Thierno Ndiaye, indique que toutes les consultations seront ouvertes pour les enfants, la nuit comme le jour, durant ces trois jours. Pour sa part, le directeur de l’hôpital Fann, Docteur Cheikh Tacko Diop, renseigne que sa structure va recevoir les personnes du 3e âge pour des consultations. Elle se chargera du dépistage des cancers du sein et du col utérin. ‘’Tous les services vont fonctionner normalement, à part les services bucco-dentaires’’, dit Dr Diop.

VIVIANE DIATTA

 

Section: