Publié le 11 Dec 2012 - 14:32
SERIGNE MANSOUR SY

 Un grand soufi s'en est allé !

 

Le Sénégal est en deuil. Le petit fils de Maodo Malick n'est plus. L'homme a rempli sa mission. Héritier des nobles serviteurs de la confrérie tidianya, Cheikh Mouhammadoul Mansour était un grand soufi. Le successeur de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh a bien conservé le "troupeau". Mission accomplie pour un rassembleur, bâtisseur et érudit.

 

Boorom Daraji a marqué son époque. Car, il fut aussi un éducateur hors pair. Laissant ainsi derrière lui plusieurs daras orphelins. La Ummah perd un grand homme. Jadis toujours élégant, Boorom Daraji était un homme généreux, courtois, ouvert et accessible.

 

Le pauvre ne désespérait jamais chez lui où le malade mental retrouvait ses esprits, le talibé toujours choyé, le visiteur traité avec beaucoup d'égards, d'affection et de tendresse. Il partageait gentillement son beau sourire pour rassurer. Hélas, sa bonne humeur communicative...nous manque déjà. Les témoignages sont unanimes : le disparu fut un serviteur infatigable de l'Islam.

 

Le fils de Khalifa Babacar Sy laisse derrière lui un pays à la croisée des chemins. Au plan économique, les clignotants sont au rouge même si l'espoir est permis alors que le feuilleton juridico-politique sur l'enrichissement illicite domine l'actualité. Les Sénégalais sont à la recherche d'une paix sociale (surtout en Casamance) indispensable pour l'émergence de notre pays.

 

Ce rappel à Dieu de Serigne Mansour Sy dans ce contexte précis nous ramène à cette vérité irréfutable : "Ina ilahi wa ina ileyhi radjioune" (NDLR : Nous appartenons à Dieu et c'est à Lui que nous retournons). Une introspection s'impose pour un retour sincère et définitif vers le Tout Puissant Allah. La crise des valeurs qui se manifeste par la corruption, la politique politicienne, le mensonge, la trahison...mène inéluctablement au naufrage collectif. Que Dieu nous en préserve.

 

Serigne Mansour sera toujours parmi nous. Les grands hommes, notamment les dignes héritiers du Prophète Mouhamad (PSL) ne meurent jamais. En réalité, il n'est pas parti. Les Sénégalais lui ont déjà trouvé un siège dans leur cœur. Car, le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants.

 

Le défunt guide religieux aura vécu 87 ans dont 15 au khalifa. Il rejoint ses ancêtres. En cette douloureuse circonstance, nous voudrions présenter nos sincères condoléances à sa famille, ses parents, ses talibés, ses veuves et fils...bref à tous ceux qui l'ont connu et aimé.

Qu'Allah ait pitié de son âme ! Amine !

 

Maké DANGNOKHO

Journaliste

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