Publié le 6 Apr 2019 - 13:58
SERIGNE SEYDINA ISSA THIAW LAYE

‘’On n’a pas le droit de se laisser diviser par les confréries’’

 

La communauté layenne célèbre, depuis hier, la 139e édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye. La cérémonie d’ouverture a été une occasion, pour le fils du khalife général des layennes, Seydina Issa Thiaw Laye, de mettre en garde contre les démons de la division. Aussi, le coordonnateur de l’Appel invite-t-il à l’unité.

 

‘’La cohésion sociale, fondement de la paix et de la prospérité’’. C’est le thème choisi par la communauté layenne pour célébrer la 139e édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye. En attendant la cérémonie officielle prévue aujourd’hui, ces deux journées de ferveur ont démarré, hier, à Cambérène. Devant un parterre de fidèles tout de blanc vêtu, le fils du khalife général des layennes a mis en garde contre les démons de la division. Seydina Issa Thiaw Laye a commencé par une radioscopie de la société sénégalaise qui, dit-il, est marquée par une série d’agressions de toute nature. ‘’Nous assistons à des sacrifices, des rituels et autres maux dont on ignore les causes’’, fustige-t-il, avant d’embrayer sur le sujet pour dire que le monde marche sur la base de la diversité. Toutefois, il avance que c’est ‘’une diversité positive qui débouche sur une complémentarité, puisqu’il s’agit d’une pluralité d’intelligences dont la somme constitue une unité’’.

Donc, pour le religieux, ‘’si nous voulons la cohésion sociale, nous devons respecter la diversité’’. Et celle-ci, selon son raisonnement, implique une acceptation de tous, surtout des foyers religieux, puisque, argue-t-il, ‘’on ne peut pas construire le Sénégal en les laissant en rade’’.  C’est la raison pour laquelle Seydina Issa Thiaw Laye trouve dangereux, au Sénégal, que l’on parle de minorité et de majorité religieuse ou confrérique.

‘’On doit éviter ce discours. Ceux qu’on qualifie de majorité peuvent croire que tout leur appartient, et les minorités peuvent se révolter. Cela peut engendrer un conflit. Ce sera pareil le jour où on officialisera les statistiques sur les confréries’’, met-il en garde. ‘’Où est la notion d’égalité ?’’, s’interroge-t-il, tout en rappelant que nous sommes dans une République laïque. Par conséquent, ce qu’il faut mettre en exergue, à son avis, ‘’c’est la citoyenneté’’, comme l’avait fait le Prophète (Psl) à son arrivée à Médine où il avait trouvé une diversité de religions.

Dans la foulée, le dignitaire layenne a invité les Sénégalais à préserver ce patrimoine. ‘’On n’a pas le droit de se laisser diviser par la religion ou les confréries’’, a martelé Seydina Issa Thiaw Laye, tout en invitant à la solidarité et à l’amour. Car, pour le marabout, les confréries ne doivent être facteurs de division, mais plutôt réceptacles des contradictions pour que le Sénégal puisse prendre son envol. ‘’Un pays avec des tiraillements et divisions ne peut pas se développer’’, dit-il.

Au chapitre politique, le coordonnateur de l’Appel dit être en phase avec le président Sall sur le dialogue politique, parce que, souligne-t-il, ‘’ce serait un danger pour le pays, si chacun campe sur sa position et c’est dans les contradictions que peuvent jaillir les solutions’’.

FATOU SY

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