Publié le 19 Sep 2018 - 20:41
SIDIYA NDIAYE, SG DE LA FGTS EN TOURNEE A KOLDA

‘’A la mairie de Kolda, on voit des salaires en deçà du Smic’’

 

La situation est ‘’catastrophique’’ pour certains agents de la mairie de Kolda où Sidiya Ndiaye, Sg de la Fgts, en tournée dans la région, dénonce des salaires inacceptables. Il annonce aussi une nouvelle série de grèves pour And Guesseum assorties du non-respect du service minimum.

 

‘’C’est à la mairie de Kolda où on voit des salaires de 30 à 50 mille francs Cfa. Ce n’est pas normal. Comment peut-on payer, en tant que démembrement de l’Etat, des salaires en deçà du Smic (le salaire minimum interprofessionnel de croissance) ? C’est inacceptable. Donc, nous avons demandé la révision de tous ces contrats. Nous allons écrire officiellement au maire pour l’ouverture des négociations sur le cas des contrats. Car 60 agents sont totalement dans le noir. Ils vivent dans la misère totale. Ce qui ne saurait prospérer’’, s’est désolé, hier, Sidiya Ndiaye. Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Sénégal (Fgts), par ailleurs président de l’Alliance des syndicats autonomes de la santé et de l’action sociale (Asas) And Gueusseum, est en tournée nationale de mobilisation, de sensibilisation et d’information des camarades à la base.

Il considère que ‘’les nouveaux recrutements ont prouvé qu’on pouvait payer des salaires décents dans les mairies. Donc, véritablement, il faut qu’on arrête de considérer les mairies comme uniquement des officines politiciennes. Ce sont des institutions publiques. Elles doivent fonctionner comme des entreprises publiques. Par conséquent, on doit traiter les gens dignement. Or, ce n’est pas le cas. Ainsi, le clientélisme doit cesser et qu’on se tourne résolument vers la prise en charge des agents’’, fulmine-t-il. Même s’il reconnait que la mairie est en train de prendre la question au sérieux en mettant en place une commission paritaire pour revoir les contrats.

N’empêche, Sidiya Ndiaye compte saisir l’inspection du travail afin que les agents soient recrutés conformément aux dispositions du décret 74-347 portant le statut particulier des non-fonctionnaires de l’Etat. Ceci permettra aux agents délaissés d’avancer, chaque année ou chaque deux ans. ‘’Ils sont là depuis 10 à 15 ans et ils n’ont pas d’avancement, ni rien d’autre. Trente à 50 mille francs Cfa de salaire, c’est inacceptable. Nous avons averti l’Administration en lui disant que nous allons saisir officiellement le maire pour une ouverture des négociations sur la question’’, a-t-il dit.

Si la mairie ne réagit pas, ils vont battre le macadam et se rendre chez le gouverneur qui est le représentant de l’Etat, pour dénoncer ce qui se passe à Kolda.

La Fgts face au mutisme de l’Etat

Le secrétaire général de la Fgts s’est également expliqué sur la poursuite du mouvement d’humeur dans le secteur de la santé. ‘’L’Etat, dit-il, n’a pas encore répondu à leurs attentes sur la question du régime indemnitaire, malgré la tenue d’un séminaire de partage’’. C’est pourquoi l’Alliance And Gueusseum considère que l’Etat fait encore du dilatoire, du fait qu’aucune proposition concrète n’est venue régler leurs problèmes. ‘’L’Etat a octroyé des indemnités au secteur de l’enseignement, au secteur de la médecine, en ignorant le corps paramédical. Ce qui a créé beaucoup de frustrations et nos camarades considèrent, aujourd’hui, que ceux qui ont eu des indemnités n’ont pas de soucis, mais que nous aussi nous devons en bénéficier’’.

Ils ont prévu une autre grève de 48 heures les 25 et 26 septembre prochains. La particularité, d’après Sidiya Ndiaye, c’est que, cette fois-ci, ils ne vont pas assurer le service minimum. Ils vont juste garantir les urgences. ‘’Chaque agent est comptable des résultats réalisés dans son service. Il est tout à fait clair que les salaires ne peuvent être uniformes, mais les motivations trimestrielles, qui sont uniformes, peuvent et doivent aller à tout le monde’’, estime le syndicaliste. Qui est d’avis que, ‘’si tant est que l’objectif visé est de booster la persévérance, l’abnégation, le travail bien accompli dans un secteur aussi névralgique que celui de la santé, il faut aussi respecter les agents communautaires ayant effectué 10, 15, voire 20 ans de service sans le plus élémentaire de leurs droits. Il faut revoir la gestion des comités de santé pour mieux les conformer avec le droit du travail’’, préconise-t-il.

EMMANUEL BOUBA YANGA

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