Publié le 6 Apr 2018 - 02:02
SILENCE DU PRESIDENT SUR LES REVENDICATIONS DE AND GUEUSSEUM

Les mises en garde de Sidiya Ndiaye

 

Dans son discours à la nation du dimanche, le Président Macky Sall a fait abstraction de la plateforme revendicative de plusieurs syndicats. L’intersyndicale And Gueuseum prend le gouvernement pour responsable de tout ce qui intervient dans le secteur.

 

Oubli ou choix délibéré ? En tout cas, le fait est assez flagrant pour passer inaperçu. Le président de la République s’est totalement abstenu sur la plateforme revendicative de l’intersyndicale ‘’And Gueussem’’, en mouvement depuis la semaine dernière. Dans son discours à la nation, Macky Sall a juste soutenu que l’Etat a également consenti un important effort portant notamment sur la création d’une indemnité de représentation médicale, et le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans, pour les médecins.

Et que le Conseil supérieur de la Fonction publique locale étudiera les modalités d’extension de cette mesure aux médecins employés par les collectivités territoriales. Bref, tout a été axé sur les médecins. Cela n’est pas du goût des autres acteurs de la santé. Le vice-président de l’intersyndicale ‘’And Gueusseum’’, joint hier par EnQuête, ne comprend pas ce silence sur l’autre plateforme revendicative. ‘’Il y a des problèmes dans le secteur de la santé qui ne sont pas réglés par le traitement de la seule question des médecins. C’est vrai qu’il y a eu des accords avec eux, nous applaudissons. Mais nous sommes dans un ministère de la Santé et de l’Action sociale et non dans un ministère de la médecine. Il faut que cela soit clair’’, a averti Sidiya Ndiaye.

Ainsi, il invite l’Etat à comprendre cela et à traiter toutes les questions relatives au secteur avec responsabilité. ‘’Le corps paramédical et les autres corps font 10 fois plus que les autres, en termes de nombre. Donc négliger cela, c’est se mettre le doigt dans l’œil’’, avertit le syndicaliste qui précise que And Gueusseumm a déjà établi un plan d’action. D’ailleurs, Le 10 avril, l’intersyndicale compte organiser un sit-in national. Par la suite, si rien n’est fait, l’organisation va passer à la vitesse supérieure. ‘’Nous allons démarrer par un débriefing le 17 avril. Au-delà du 17 avril, si rien n’est mis sur la table, nous allons corser l’addition et  commencer par une grève de 48 heures, les 24 et 25, en plus de la rétention des informations sanitaires’’, a-t-il détaillé. Sidiya  Ndiaye accuse le Premier ministre qui a interrompu les négociations.

‘’On ne comprend pas qu’on puisse extirper un syndicat et laisser les revendications de And Gueusseum en rade ; ce n’est pas possible. En tout cas, s’il veut tester notre capacité de mobilisation, on est prêt. Il faut qu’on arrête de jouer avec les gens. C’est la santé, on n’est pas au marché. Il faut que les populations comprennent que si nous allons en mouvement, c’est de la faute du gouvernement qui, jusqu’à présent, tergiverse. On ne peut pas commencer les négociations et les interrompre pour ensuite les reprendre avec une partie et demander à l’autre d’aller se promener’’, a-t-il déploré. Néanmoins, le syndicaliste garde confiance puisqu’ils sont convoqués vendredi par le Premier ministre. ‘’C’est l’occasion de dire notre désaccord à l’Etat. Nous sommes conscients de notre responsabilité. Quand nous irons en grève, personne ne pourra nous arrêter sauf des actions concrètes. Un secteur où les gens peuvent rester 4 à 5 mois sans être payés, c’est inadmissible. Pour des questions de procédure, on nous fait traîner. Les heures supplémentaires de 2016, l’argent est disponible mais jusqu’à présent, on tergiverse. On se demande si ces gens travaillent. On doit servir les collectivités et non se servir.’’

VIVIANE DIATTA

 

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