Publié le 29 Aug 2018 - 13:12
SIT-IN DEVANT LE MINISTERE DE LA SANTE

Les médecins internes exigent des remèdes

 

Les médecins internes des hôpitaux du Sénégal réclament des conditions de vie et de travail décentes. Lors d’un sit-in tenu hier devant le ministère de la Santé, ils ont donné un ultimatum de 72 heures à l’Etat.

 

Les médecins internes ont manifesté, hier, leur mécontentement devant les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers un sit-in. L’un des points principaux de leurs revendications est lié à leur statut. Les médecins internes veulent être fixés sur leur place au sein du système de santé. Ils exigent l’adaptation de la législation au contexte actuel. ‘’Les textes datent de 1972. Cela veut dire qu’ils sont caducs. (Le statut de) l’interne sénégalais n’est pas très bien défini. Tantôt on nous dit que nous sommes des étudiants stagiaires dans les hôpitaux, tantôt on nous dit que nous sommes des agents du ministère de la Santé, tantôt on nous dit que nous relevons du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Nous disons non, il faut qu’ils nous disent vraiment notre statut’’, a laissé entendre le porte-parole du jour Mouhamadou Bachir Bâ, médecin interne des hôpitaux de Dakar, au service de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jam de Guédiawaye.

Ces médecins internes, qui ignorent leur cadre juridique, exigent une réforme des textes de l’internat. Cela devrait passer, à son avis, par une implication, dans tout ce qui se fait, de l’association des anciens internes et de ceux qui sont en exercice.

Autre ‘’point non-négligeable’’, le recrutement de l’interne dans la Fonction publique. ‘’Après une formation sélective, rien ne nous est proposé dans le système de recrutement, alors qu’il y a un déficit de spécialistes. Chaque année, une quarantaine de spécialistes est fournie pour l’internat’’, se désole-t-il. Selon M. Ba, tous les internes ne peuvent pas être dans l’enseignement et la recherche. D’où la demande faite à l’Etat du Sénégal et au ministère de la Santé de recruter ces spécialistes dans la Fonction publique.

Par ailleurs, la prise en charge médicale des internes, non plus, n’est pas effective. Pourtant, l’article 31 du décret régissant l’activité le souligne clairement. ’’Nous gérons les services, les urgences. Nous voulons que ce droit soit respecté’’, crie-t-il.

En outre, la bourse de spécialisation, qui devrait les aider à subir une formation correctement, n’est pas en règle. ‘’Nous avons droit à cette bourse comme tous les autres corps qui font leur doctorat et qui font de la spécialité, mais rien ne nous a été octroyé’’, dénonce-t-on.

Par rapport à l’indemnité de représentation médicale, il indique qu’ils sont les premiers concernés, même s’ils ne sont pas encore des fonctionnaires. M. Bâ appelle, de ce fait, le Premier ministre à régler ces questions. ‘’Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est déjà au courant. Nous lui demandons, avec le chef du gouvernement, de trouver des solutions définitivement’’. Et, cette fois-ci, les médecins ne veulent surtout pas entendre parler de promesses. L’Etat est déjà mis en demeure.  ‘’Nous allons déposer un préavis de grève, si rien n’est fait, dans les 72 heures’’, menace-t-il.

AIDA DIENE

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