Publié le 19 Jan 2018 - 18:56
SIT-IN SYNPICS APS

Le combat s’intensifie

 

Après le service minimum entamé depuis quelques jours, les travailleurs de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) ont accentué leur combat, hier. Ils ont initié un sit-in à la Maison de la presse où se trouvent leurs locaux. Avec pour objectif principal la modernisation de leur structure.

 

La grande cour de la Maison de la presse était très animée, hier. Les travailleurs de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) s’y étaient rassemblés, le temps d’un sit-in. ‘’Il ne faut pas faire dans la désinformation. L’essence de notre combat n’est pas le retard de salaires. Nous avons un problème d’existence’’, a tenu à préciser le secrétaire général de la section du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) Bamba Kassé. ‘’Nous voulons travailler. Nous voulons des moyens. Nous voulons l’équité’’, scandaient M. Kassé et ses amis. ‘’Egalité, dignité, équité’’, lisait-on sur les tee-shirts rouges qu’ils portaient. Des mots qui résument le sens de leur combat.

En effet, ce que réclament ces travailleurs, c’est une revalorisation de leur structure. ‘’L’Aps n’est pas une agence au sens administratif du terme. Au sens administratif, nous sommes ce qu’on appelle un établissement public à caractère industriel et commercial. Donc, le statut actuel de l’Aps est obsolète, parce qu’il n’est plus en phase avec la réalité économique de la structure’’, a-t-il dénoncé. Par conséquent, la modernisation dont a parlé le président de la République, au dernier Conseil des ministres, s’impose aujourd’hui. Lui-même l’a compris, c’est pourquoi il a demandé que le processus soit accéléré tel qu’annoncé dans le communiqué du Conseil des ministres d’avant-hier. ‘

’On ne leur donnera pas de temps. Le président a parlé d’accélération, il faut que les traits d’union entre nous et lui le fassent’’, estime M. Kassé. D’où la tenue du sit-in d’hier. Car, mercredi soir, la section Synpics de l’Aps a rencontré la direction à l’Inspection du travail pour une conciliation. Sur huit points de revendications, sept ont trouvé soit des réponses favorables, soit les syndicalistes ont pris acte. Il ne restait qu’un point à résorber et c’est celui qui a trait à la valorisation même de l’agence. Ce qui devrait commencer par l’attribution d’un siège.

Créée en 1959, l’Aps a presque 60 ans et n’a pas ses propres locaux. ‘’L’Aps n’a pas de siège et cela résume l’état de déliquescence dans lequel elle se trouve’’, se désole le Sg. Doyenne des agences africaines de presse, elle est, malgré tout, la risée de toutes les autres, à en croire Bamba Kassé. Lui et ses collègues n’ont pas les moyens de leur politique et ne peuvent faire ce que font les autres. Ils ne peuvent même pas avoir de correspondant dans la proche Gambie. Le reste de l’Afrique et du monde, ils n’y pensent même pas. Encore qu’il faudrait, avant cela, penser à équiper les agences régionales. Elles sont dans un total dénuement. Citant le cas de la région de Diourbel, M. Kassé informe que leur seul patrimoine est une chaise et une table en fer.

C’est peut-être ce qui fait dire au secrétaire général national du Synpics, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, ‘’qu’il ne s’agit pas seulement de moderniser, mais de faire en sorte que l’existant puisse être cohérent’’. Il faut, quoi que l’on puisse faire, que tout cela change, aujourd’hui. ‘’Depuis 10 ans, nous portons ces revendications. Nous avons été naïfs, en croyant que si nous portions nos revendications de manière civilisée, l’Etat allait apporter des solutions correctes et attendues’’, s’est-il attristé. D’autant plus que de tous les services publics de la presse, l’Aps est la bien moins lotie. D’où leur exigence d’une équité. ‘’Fondamentalement, nous avons, à l’Aps, un problème structurel et conjoncturel. Nous exhortons les autorités à faire de leur mieux pour sauver l’Aps qui a eu à faire ses preuves. Ce qui se passe ici est un manque de considération notoire à l’endroit de l’Aps par rapport aux autres services publics, notamment la Rts et ‘Le Soleil’’’, s’est navré Khaliloulah Ndiaye. 

 BIGUE BOB

 

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