Publié le 11 Sep 2012 - 18:21
SITUATION ÉCONOMIQUE

Abdoul Mbaye dépeint un tableau sombre

 

C’est une situation économique précaire du Sénégal, marquée par un déficit budgétaire de 455 milliards francs Cfa, 2 704 milliards de francs Cfa de dette publique et une inflation de 3,4% en 2011, que le Premier ministre Abdoul Mbaye a décrite hier à l’occasion de sa DPG.

 

C’est un pays en perte de croissance économique que le gouvernement d’Abdoul Mbaye a hérité après la nouvelle alternance survenue le 25 mars 2012. A l’occasion de sa Déclaration de politique générale, le Premier ministre a dépeint l’état délétère de la situation économique du Sénégal pendant ces dernières années. En effet, en dépit des bonnes tenues des recettes qui ont doublé entre 2000 et 2010, le déficit budgétaire n’a cessé de se creuser, pour atteindre ‘’455 milliards en 2011, représentant 6,7% du PIB et 33,1% des recettes fiscales et non fiscales“, a révélé le chef du gouvernement.

 

Dans la même veine et sur la même période, il a souligné que la dette publique a sensiblement augmenté, passant “de 1 023 milliards de F Cfa, soit 21% du PIB, à 2 704 milliards de F Cfa, représentant 40% du PIB“. Une évolution rapide de la dette qui ne justifie pas, selon lui, une “amélioration conséquente de la productivité de l’économie et des conditions de vie des ménages“. L’activité économique du pays “a crû de 2,6% en 2011 contre 4,1% en 2010’’. Une situation qui s’explique, selon Abdoul Mbaye, par la contre-performance notée dans le secteur agricole qui s’est “contracté de plus de 20%“. L’inflation du pays est galopante avec 3,4% en 2011, ce qui est au-delà du seuil fixé pour les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine ((UEMOA).

 

Même si Abdoul Mbaye a salué les efforts consentis en matière de réalisation de certaines infrastructures, il a sans nul doute déploré l’inopportunité de certaines options qui ont “maintenu dans une regrettable inertie des secteurs à fort potentiel de création de richesse et d’emplois, et des pôles de production“. Pour régulariser le secteur, le Premier ministre promet, dans les prochains jours, un projet de Loi de finances rectificative “portant sur la réduction, voire la suppression de certaines dépenses jugées non prioritaires“. Ce qui permettra, avance-t-il, de limiter le déficit public à 6,4%.

 

Le redressement économique passera, selon toujours Abdoul Mbaye, par “des efforts collectifs“. Dans sa DPG, Abdoul Mbaye annonce une fixation de l’inflation à 3%, en deçà de la norme communautaire fixée par l’UEMOA et un “déficit budgétaire ramené sous la barre de 5% en 2013, puis à moins de 4% du PIB en 2015 afin d’assurer la viabilité des finances publiques“. La baisse de la fiscalité sur les salaires sera effective dès janvier 2013 ; le relèvement de 7 à 10% du taux de pensions de retraites versées par l’IPRES le sera aussi. Tout cela dans un souci d’amélioration de la situation économique.

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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