Publié le 27 Aug 2012 - 15:45
SITUATION DE LA BANLIEUE APRÈS LA PLUIE D’HIER

Des maisons inondées, des routes et mosquées impraticables…

 

Même si la pluie n’a pas fait de pertes humaines dans la banlieue, elle a causé des dégâts matériels incommensurables tout en laissant des familles dormir à la belle étoile.

 

Ça patauge sur Dakar et sa banlieue. Même si on n’a pas enregistré de pertes humaines, les pluies diluviennes ont engendré des dégâts énormes. Des Parcelles Assainies, en passant par Guinaw Rails, Diameguène Sicap Mbao, Parcelles Assainies de Keur Massar jusquà Wakhinane Nimzatt, c’est un décor triste. De l’eau et à gogo. Dans le département de Guédiawaye, plusieurs endroits ont été inondés, notamment à Bagdad où deux chambres en baraques se sont effondrées.

 

Même décor sur la route qui mène à la police de cette localité ; pareil pour le stade Amadou Barry où, à cause des coupures de courant, la machine à pompage a été submergée d’eau. Même constat pour le marché Boubess de Guédiawaye où les jeunes ont eu à barrer la route pour manifester leurs courroux. A Yembeul Sud aussi il y a eu des affrontements. A la cité pépinière de Pikine et à cité ICOTAF 2, les habitants se sont débrouillés avec leurs seaux pour vider les eaux. Les plus nantis ont fait venir des motopompes pour se soulager des souffrances liées aux inondations.

 

La station de la route des Niayes qui ne marchait plus à cause d’un manque de gasoil a vu augmenter le niveau des eaux. La mosquée de Pikine située au quartier Djibril Sarr, celle de l’Unité 3 des Parcelles Assainies et celle de Guinaw Rail Nord ont été aussi impraticables. A Thiaroye, la circulation était quasiment impossible tellement les routes étaient inondées. Pour cause, toutes les eaux pompées dans les environs viennent y trouver refuge. C’est le cas au quartier de Fass 3 de Djiddah Thiaroye Kaw, où les habitants se sont cotisés pour acheter du gasoil afin de pomper l’eau, juste pour la déverser dans les rues. Aux Parcelles Assainies, plus d’une centaine de maisons ont été inondées et beaucoup de personnes risquent de passer la nuit à la belle étoile si l’on se fie à la déclaration des habitants qui y logent, vu le niveau élevé de l’eau.

 

A Guinaw Rail, c’est un autre environnement. Ici les eaux noircies et ou verdâtres montrent le côté monstrueux de la pluie. Difficile d’accéder aux quartiers à cause d’interminables déviations. Pour s’en sortir, il faut faire beaucoup de gymnastique. Les habitants, pour s’en sortir, érigent des barrages avec du sable pour atténuer l’arrivée des eaux venant d’horizons divers. ‘’On utilise les sacs de sable comme passerelle pour pouvoir entrer dans nos maisons. Ici tout est inondé et c’est ainsi chaque jour quand il pleut’’, a tonné Mamadou Ndiaye, un jeune Guinaw raillois. Du côté de Darou Rahmane 4 à Guédiawaye, les habitants attirent l’attention sur une maison qui menace de s’effondrer. Les gens qui y vivent demandent à être délocalisés pour plus de sécurité avant que l’irréparable ne se produise.Les usagers font cap sur l’autoroute à péage pour éviter les eaux de la route nationale.

 

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Hier, pendant et après la pluie, les usagers se sont rués sur l’autoroute à péage pour éviter les difficultés souvent engendrées par la route nationale quand il pleut. Malgré les longues files d'attente, ils ont préféré passer par l'autoroute à péage plutôt que d'emprunter la route nationale. ‘’Même si c’est long on ne risque pas de tomber en panne à cause des eaux. Je préfère de loin faire la queue que d’aller voir un mécanicien demain’’, a confié Abdoulaye Ba, chauffeur trouvé dans sa pajero. Ce qui fera du coup l’affaire des gérants du péage.

 

Mais difficile de leur faire piper mot. Ils nous renvoient vers la direction centrale. Les rares qui se sont prononcés nous ont signalé qu’il y avait plus de recettes par rapport aux autres jours. ‘’Je ne saurais vous dire combien nous avons gagné aujourd’hui en termes de chiffre. Mais tout ce que je peux vous annoncer, c'est que nous avons presque doublé notre recette journalière par rapport aux autres jours’’, nous a confié une caissière sous le couvert de l’anonymat.

 

CHEIKH THIAM

 

 

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