Publié le 27 Apr 2012 - 13:39
SOMMET CEDEAO - CRISE BISSAU-GUINÉENNE

Dakar fait partie du groupe régional de contact

 

Le Sénégal a été désigné, jeudi à Abidjan (Côte d’Ivoire), pour être membre du groupe régional de contact devant coordonner le suivi de la mise en œuvre des décisions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la Guinée-Bissau, a appris l’APS vendredi à Dakar.

 

Réunis en session extraordinaire dans la capitale ivoirienne, les chefs d’Etat des pays de la CEDEAO ont décidé de mettre en place un groupe régional de contact, qui sera dirigé par le Nigeria, pour coordonner le suivi de la mise en œuvre des décisions du sommet consacré à la situation en Guinée Bissau, annonce un communiqué de l’organisation sous-régionale.

Outre le Sénégal, sont membres de ce groupe de contact le Bénin, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée, le Sénégal et le Togo, tous des Etats de la CEDEAO, qui compte 15 pays.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont recommandé à la Commission de l’organisation sous-régionale de ’’déployer, avec effet immédiat, un contingent de la Force en attente de la CEDEAO (FAC) en Guinée-Bissau pour, entre autres [objectifs], faciliter le retrait de la Mission d’assistance technique et militaire de l’Angola’’ dans ce pays dirigé depuis quelques jours par un conseil national de transition regroupant des militaires et des personnalités politiques.

Le contingent de la FAC aura aussi la mission ’’d’assister à la sécurisation du processus de transition et d’anticiper sur la mise en œuvre effective de la feuille de route du programme de réforme du secteur de défense et de sécurité’’.

Les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale ont approuvé le mandat de la FAC en Guinée-Bissau, selon le communiqué. La ‘’CEDEAO imposera, avec effet immédiat, des sanctions ciblées’’ à la Guinée-Bissau, si le conseil national de transition ’’n’accepte pas toutes les demandes de la conférence [des chefs d’Etat] dans les prochaines 72 heures’’ à compter de jeudi.

’’Les sanctions ciblées’’ viseront ’’les membres du commandement militaire et leurs associés’’, les personnalités politiques. Des ‘’sanctions diplomatiques, économiques et financières’’ seront appliquées aux dirigeants bissau-guinéens, avertit la CEDEAO qui menace aussi de traduire des membres de la junte devant la Cour pénale internationale (CPI).

‘’La conférence [des chefs d’Etat] décide, en addition de ces sanctions, de prendre toutes [les] autres mesures nécessaires pour l’atteinte de ces objectifs’’, lit-on dans le communiqué.

La CEDEAO a ’’condamné fermement’’ le coup d’Etat du 12 avril perpétré par le commandement militaire et ses associés et dénonce l’interruption du processus de l’élection présidentielle, ainsi que la détention de l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior et du président de la République par intérim Raimundo Preira par la junte.

‘’Les chefs d’Etat et de gouvernement réitèrent la dénonciation de l’accord du 17 avril établissant un soi-disant conseil national de transition et réaffirment que la CEDEAO ne reconnaîtra aucune transition anti-constitutionnelle’’, affirme l’organisation sous-régionale.

Elle ’’demande la libération immédiate et sans condition de l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, du président par intérim Raimundo Pereira et de toutes les personnes illégalement détenues par la junte’’. Aussi exige-t-elle de la junte ’’la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel’’.

‘’La conférence exhorte toutes les parties prenantes à s’en remettre à la médiation de la CEDEAO visant à s’accorder sur les modalités d’une transition consensuelle vers la tenue d’élections dans un délai de douze mois’’, poursuit le communiqué.

L’organisation sous-régionale exhorte ’’les parties prenantes’’ aussi à ’’tenir compte de l’engagement écrit pris par le commandement militaire, le 16 avril 2012, d’accepter le retour à l’ordre constitutionnel selon les modalités à définir avec l’assistance de la CEDEAO’’, lit-on dans le texte.

 

aps

 

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