Publié le 16 Feb 2019 - 15:52
SONKO EN CASAMANCE

Un concurrent redoutable 

 

De Bignona à Vélingara, en passant par Ziguinchor, Oussouye, Bounkiling, Sédhiou et Kolda, le candidat de Sonko Président a démontré qu'il ne compte nullement jouer la figuration, lors de l'élection présidentielle. Dans cette partie sud du pays, Ousmane Sonko sera même l'un des grands favoris.

 

Ousmane Sonko ne change pas de fusil d'épaule. Dans sa stratégie, deux orientations majeures.  D'une part, vouer aux gémonies le régime du président Sall. D'autre part, vanter les mérites de son programme. La meilleure, la plus cohérente de toutes les offres en présence. Ousmane en est, en tout cas, convaincu. Il ne cesse de s'en glorifier. N'hésitant pas à défier quiconque en douterait. Pouvoir comme opposition. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cette tournée casamançaise a été une grande réussite. Du moins en termes de mobilisation.

Partout, il y avait de l'engouement. Hier, c'était au tour du Pakao et de Vélingara, dernières étapes d'un long séjour en terre casamançaise. Dopé par les mobilisations importantes, le candidat de la coalition Sonko-Président a passé, en effet, 5 jours dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda où il a abattu toutes ses cartes. Lors de son dernier séjour à Sédhiou, il a réaffirmé tout son attachement pour la région naturelle qui, selon lui, a tous les atouts pour booster le développement du Sénégal. Le leader de Pastef de peindre un tableau très sombre de la région qui, à l'en croire, manque de tout. Malgré ses potentialités énormes. 

Pour davantage convaincre, il rappelle aux populations les promesses non tenues de Macky Sall. Ce dernier, dit-il, avait promis 185 milliards de francs Cfa à la région de Sédhiou, puis 200 milliards. A l'arrivée, il n'a rien fait". Pour Ousmane Sonko, donc, il est temps que les populations prennent leur destin en main. Malheureusement, constate-t-il pour le déplorer, ce sont "les régions les plus mal loties qui votent pour le pouvoir". En revanche, soutient-il, Dakar, Thiès et Diourbel, qui sont les plus choyées, sont moins enclines à voter pour le pouvoir. Ce qui, selon lui, est un paradoxe à rectifier. "Il faut que ça change, dit-il, aussi bien à Sédhiou qu'à Vélingara. Il faut que vous, la jeunesse, sortiez massivement pour faire partir ce régime". 

Rappelant les statistiques, Ousmane Sonko affirme que Sédhiou et Kolda, qui sont les deux régions où on dénombre le plus de pauvres au Sénégal, doivent tout faire pour se débarrasser du régime actuel. Il déplore l'absence d'électricité dans certaines zones, la salinisation des terres, surtout des rizières dans la verte Casamance, le chômage des jeunes, l'insécurité et le manque d'infrastructures routières. Il déplore également la déforestation de la région qui ne profite pas aux populations, mais à des responsables corrompus de l'Administration. "Les menuisiers de la Casamance, souligne-t-il, n'arrivent plus à avoir du bois. Les populations, non plus, n'arrivent pas à se soigner correctement..."

Compte tenu de tous ces facteurs, le candidat invite les électeurs, surtout les jeunes, à retirer leur carte et à aller voter massivement au soir du 24 février 2019. Il peste : "Votre carte est votre dignité. Il ne faut donc la vendre pour rien au monde."

Après Sédhiou et Vélingara, hier, le convoi a enfin quitté la Casamance pour le Sénégal oriental. 

Mor AMAR

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