Publié le 19 Feb 2019 - 18:22
SONKO A MATAM

De l'émotion et des promesses

 

Hier à Matam et à Podor, Ousmane Sonko et sa délégation ont communié avec des militants déterminés et engagés pour une même cause.

 

Face à son leader Ousmane Sonko, le coordonnateur de Sonko-Président à Aéré Lao, Amadou Tidiane Athie, a du mal à contenir son émotion. Suite aux échauffourées, c'est le candidat Ousmane Sonko lui-même qui fait appel à lui. Sans le connaître, l'enseignant se donne corps et âme, depuis avril dernier, pour implanter le parti dans cette partie nord du Sénégal, naguère considérée comme la chasse gardée du président de la République Macky Sall. Ici, difficile de défendre des couleurs autres que celles de l'Alliance pour la République et de Benno Bokk Yaakaar.

Ce pari, M. Athie l'a pris et se dit prêt à en assumer toutes les conséquences. Il déclare : "Sachez que même si tout Aéré Lao vous quittait, ma carte vous appartient. Ce qui nous intéresse, c'est le Sénégal. Pas untel est diola ou alpulaar. Ce n'est pas facile, mais on continuera à se battre. Les gens passent par les marabouts et nos parents pour nous amener à rejoindre la majorité, mais ça ne cédera pas." 

Visiblement ému, Ousmane Sonko invite son représentant dans sa rutilante voiture pour échanger plus sereinement avec lui. Taille fluette, né en 1978, le bonhomme essuie toutes sortes d'insultes, mais malgré tout, il tient le coup. Pour lui, le Sénégal appartient à tout le monde. Il faut le placer entre les mains d'un homme propre. 

Sur les violences, il impute la responsabilité aux militants du Dg de l'Apix Mountaga Sy. "C'est eux qui nous ont provoqués", argue-t-il. Avant d'ajouter : "Nous, on prône la non-violence. Mais nous n’avons pas peur. Nous sommes derrière Ousmane Sonko, quoi qu'il advienne. Parce que c'est un homme droit en qui nous avons espoir pour redresser le Sénégal. Nous n’avons pas besoin d'argent. Nous n'attendons rien de lui.’’ 

Arrivé la veille à Ourossogui, Ousmane Sonko s'est encore attaqué au bilan du président Macky Sall. "Il dit que Matam est son titre foncier. Mais quand on a un Tf, au moins, il faut y ériger une baraque, à défaut d'un immeuble. Mais Macky Sall n'a rien fait pour vous et c'est à vous de le sanctionner", dit-il aux militants qui l'ont attendu durant toute l'après-midi. Comme pour épater les électeurs dans cette partie du Sénégal très conservatrice, il revendique l'héritage de Thierno Souleymane Bal ainsi que celui d’El Hadj Omar.

‘’Le premier, selon lui, a enseigné les principes de bonne gouvernance, d'une décentralisation efficace, du service civique, entre autres. Le candidat qui incarne le plus ces valeurs est le candidat ici présent devant vous. Matam fait partie des régions les plus riches du Sénégal, mais a de tout temps été laissée en rade".

Après Ourossogui, le candidat de Sonko-Président a fait cap sur Ndioum et Podor, en faisant de brèves escales dans les communes de Bokidiawé, Aéré Lao ainsi qu'à Pété.

MOR AMAR

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