Publié le 18 May 2015 - 17:22
SORTIE DE ROBERT SAGNA SUR LA CRISE CAMANCAISE

Jean Marie Biagui renvoie l’ex-ministre à son passé 

 

Les propos de Robert Sagna soutenant ‘’que la revendication de l’indépendance de la Casamance nest pas un délit’’ ont fait sortir de ses gonds Jean-Marie François Biagui. Le président du Mouvement pour le fédéralisme et la démocratie constitutionnels (MFDC-fédéraliste) rappelle à l’ex-ministre que plusieurs personnes ont été emprisonnées alors qu’il était dans le gouvernement.

 

“De qui se moque Robert Sagna quand aujourd’hui il déclare tout de go que la revendication de l’indépendance de la Casamance n’est pas un délit?’’ s’est interrogé Jean-Marie François Biagui dans une déclaration reçue par “EnQuête”. ‘’Cela donne la nausée’’, a fulminé Biagui qui a rappelé que Robert Sagna a été ministre pendant 22 ans ‘’sans discontinuité’’ sous les régimes Senghor et Diouf. Or, a déploré le leader du MFDC, c’est ‘’sous les gouvernements successifs du président Senghor et Abdou Diouf que le Sénégal a connu le plus grand nombre de prisonniers politiques de son histoire’’. Le seul tort de ces prisonniers, a soutenu Biagui, a été d’avoir osé revendiquer l’indépendance de la Casamance, ou simplement d’être réputés indépendantistes.

Au-delà des figures emblématiques du MFDC, Jean-Marie François Biagui souligne que des Casamançais anonymes, y compris de ceux de Brin, village natal de Robert Sagna, figurent parmi les prisonniers. ‘’Ils l’ont payé trop cher pour en être marqués de manière définitivement indélébile’’, s’indigne le chef rebelle. Qui rappelle également que le régime Diouf a monté que ‘’des exécutions sommaires, aveugles et extrajudiciaires sont possibles, et même opérées de manière avérée’’. Dans ce lot d’exactions commises sous le régime de Diouf dont Robert Sagna fut membre, M. Biagui y met ‘’les victimes de la féroce répression menée le 26 décembre 1982 par l’Etat contre la mémorable marche re-fondatrice du MFDC’’. Aussi rappelle-t-il que des sources diplomatiques avaient estimé le nombre de victimes à plus de 200 morts.

Par ailleurs, le président du MFDC profite de l’occasion pour lancer ‘’un énième cri du cœur à l’intention au Chef de l’Etat’’. ‘’Nous ne voulons plus souffrir la moindre forme d’hypocrisie ou de cynisme d’Etat que ce soit, en particulier dans la gestion nécessairement concertée et mutualisée du processus de paix en Casamance’’, implore-t-il. Il invite également l’Etat à bien choisir ses interlocuteurs pour un retour à la paix en Casamance. ‘’Nous voulons surtout rappeler au président de la République que la nécessité d’un processus inclusif de paix en Casamance ne doit aucunement constituer le prétexte d’y inclure, coûte que coûte, des hommes et des femmes qui ont fini de se dévoiler à la face du monde, à la faveur du temps, et fatalement à la faveur de cela, comme des personnes définitivement malintentionnées’’, met en garde le chef rebelle. 

 

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