Publié le 14 Jun 2019 - 22:34
SORTIE DU PROCUREUR SUR L’AFFAIRE FALLOU SENE

Serigne Bassirou Guèye provoque la colère des étudiants

 

La sortie du Procureur de la République sur l’affaire Fallou Sène avant-hier, suscite l’indignation des étudiants de l’Ugb qui crient au scandale.

 

Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sont très remontés contre le Procureur de la République. Ils sont complètement restés sur leur faim après la sortie de Serigne Bassirou Guèye qui, en marge d’une conférence de presse tenue ce mercredi, portant essentiellement sur le scandale du pétrole et du gaz, a promis de saisir la brigade prévôtale pour tirer au clair le meurtre du jeune étudiant. Selon la coordination des étudiants de l’Ugb, il n’y a rien de nouveau sous les cieux. Surtout que selon ses dirigeants, cette promesse a été faite il y a plus d’un an et depuis lors, rien de concret n’a été fait. Selon le président de ladite coordination, si l’enquête piétine depuis lors, c’est parce que l’autorité militaire refuse catégoriquement de délivrer l’ordre de poursuite dans le seul but de protéger ses éléments mis en cause dans cette affaire rocambolesque. ‘’Le ministre des Forces armées est resté un an sans délivrer l’ordre de poursuite. Je pense que cette fois ci, la brigade prévôtale ne va pas jouer au dilatoire pour tenter de faire étouffer l’affaire’’, fulmine-t-il Daouda Sagna.

Très remontés contre les autorités étatiques, les pensionnaires de Sanar leur demandent de se mettre à la place des parents et amis de Fallou Sène. Ainsi, ils invitent les autorités judiciaires à poursuivre l’élément de la gendarmerie mis en cause dans cette affaire. ‘’Le présumé tireur ne peut pas se soustraire à la justice même si on est conscient qu’il peut se cacher derrière la légitime défense pour écarter tout soupçon d’homicide volontaire. Cela ne nous découragera pas. Nous irons jusqu’au bout dans cette lutte pour que toutes les responsabilités soient situées’’, soutient-t-il.

Par ailleurs, la coordination des étudiants de l’Ugb n'a pas manqué de protester contre les retards, toujours constatés, dans le paiement des bourses. ‘’C’est une preuve palpable que ces autorités ne se soucient guère de nos universités. Elles passent tout leur temps à faire de la politique politicienne et se détourner de la dure réalité des populations’’, se désole Fatim Sané, étudiante en L3 Agroalimentaire. Pour elle, l’avenir de ce pays est en train d’être hypothéqué. ‘’L’Ugb est une bombe à retardement car il n’y a aucune politique d’accompagnement. Prévue au départ pour recevoir 600 étudiants, elle abrite actuellement 14 000 pensionnaires. Ce surpeuplement est à l’origine de tous les problèmes auxquels nous faisons face et qui ont pour noms : manque de lits et de restaurants, assainissement, absence de connexion wifi, etc.’’, déplore-t-elle pour s’en désoler.

FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)

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