Publié le 3 Mar 2015 - 09:41
SORTIE PROCHAINE DE ‘’SECURITE POUR L’EMERGENCE DU SENEGAL’’

Le Colonel Ndaw recadre l’Agence nationale de sécurité de proximité

 

Si depuis deux ans, le concept de proximité revient de façon bien récurrente dans les rencontres dédiées aux questions de sécurité au Sénégal, le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw lui consacre des pans entiers de son ouvrage, ‘’Sécurité pour l’émergence du Sénégal’’. Pour lui, l’Agence Nationale de Sécurité de Proximité ne pourra remplir son rôle que si on lui circonscrit un territoire déterminé, avec un tableau de bord qui n’empiète pas sur les fonctions de la Direction générale de la sûreté nationale et du Haut commandement de Gendarmerie.

 

‘’La Sécurité de proximité a sa place dans l’architecture sécuritaire du Sénégal si et seulement si son organisation et ses missions répondent à un besoin constaté de mettre en place une police municipale dans toutes les communes du Sénégal et une police rurale dans toutes les communautés rurales.’’ Pour le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, si ‘’la Direction Générale de la Sûreté Nationale et le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale sont des forces de police dont les principales missions sont la protection des personnes et des biens, la protection des institutions et la surveillance générale du territoire’’, ‘’l’Agence Nationale de Sécurité de Proximité doit être une force d’appoint, une force préventive, qui permet aux deux polices d’État de se consacrer à l’essentiel, en leur enlevant les tâches primaires d’observation, de présence et de surveillance’’.

 L’auteur de ‘’Sécurité pour l’émergence du Sénégal’’ délimite clairement la sphère de compétence de ce que devrait être l’Agence nationale de sécurité de proximité. ‘’Cette nouvelle force, indique-t-il, ne devrait être, comme il semble se dessiner, une troisième force de police qui ne dit pas son nom’’, mais ‘’entendue comme une force supplétive de surveillance générale et un concours à la surveillance générale qu’exercent Police et Gendarmerie’’.

Selon cette perception des ‘’vrais enjeux’’ de l’heure, ‘’chaque mairie, chaque communauté rurale se voit dotée par l’Agence d’une force supplétive de police qui prend en charge la surveillance générale avec des moyens humains et des moyens techniques’’. Mais les agents de la Sécurité de Proximité ‘’n’ont aucun pouvoir légal de policier ou de gendarme. Ils sont et restent des agents d’alerte pour permettre aux policiers et gendarmes de remplir leurs différentes missions’’. Pour le colonel Ndaw, ‘’bien répartis et bien formés, ils sont les premiers maillons d’un système de renseignement ayant pour but de protéger les populations contre les menaces multiformes qui s’installent’’.

Les ASP ne remplacent pas la Police ou la gendarmerie

Comment devrait-on les recruter ? Le colonel Ndaw est formel : ‘’Sur la base du volontariat (…) de cinq ans renouvelable une seule fois. A partir de ce moment, poursuit le colonel Ndaw, ces volontaires, qui seront sous la direction de l’Agence et en collaboration avec les maires et présidents de communautés rurales, ne vont plus concurrencer les polices d’État, mais ‘’doubler leurs capacités en renforçant de façon significative la présence sur le terrain et sur les axes relevant des communes et communautés rurales’’.

Mais, prévient l’ancien numéro 2 de la gendarmerie, la police de proximité ne saurait être un prétexte pour ne pas prendre en compte l’exigence de l’augmentation des effectifs de police et de gendarmerie.

‘’L’augmentation du rapport nombre de policiers, nom­bre de populations requis est un policier pour 1500 habitants. Cette donnée scientifique exige le recrutement de cinq mille policiers supplémentaires à répartir à part égale entre la Gendarmerie et la Police’’, indique-t-il. Selon ses calculs, ‘’l’objectif est d’avoir un effectif de 8 000 gendarmes dont 5 000 seraient en fonction dans la Gendarmerie territoriale et dans plus de 250 brigades. 9 000 policiers dont six mille dans la sécurité publique est un objectif à poursuivre pour doter chaque commune ayant un certain nombre d’habitants à définir d’un commissariat de police’’. Ainsi, de l’avis du colonel Ndaw, ‘’ces deux objectifs sont essentiels à la sécurité générale des Sénégalais, qu’une agence de sécurité de proximité soit mise en place ou pas’’.

Ndlr, nous avons délibérément occulté plusieurs aspects de  l’ouvrage pour qu’il ne connaisse pas le même destin que le premier, ‘’Pour l’honneur de la Gendarmerie’’ qui n’a que très peu  rapporté à son auteur. ‘’Sécurité pour l’émergence du Sénégal’’ sera donc disponible dans les librairies dans une dizaine de jours. 

M. Wane

 

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