Publié le 12 May 2017 - 00:52
SPECTACLE – THEÂTRE

‘’Black Clouds’’ sur le monde

 

Le metteur en scène belge Fabrice Murgia et les comédiens de la pièce ‘’Black Clouds’’ (Ndlr nuages noirs en langue anglaise) étaient en conférence de presse hier à Dakar. Ils ont échangé avec les journalistes sur la présentation du spectacle susnommé que va recevoir le Grand-théâtre les 12 et 13 mai.

 

Ce que Youssou Ndour dénonce dans ‘’Téléphone’’, le Belge et directeur du théâtre national Wallonie-Bruxelles, Fabrice Murgia, le met en scène, dans une plus large mesure, dans ‘’Black Clouds’’. Ainsi, la pièce parle ‘’des nouvelles formes de solitude. La manière dont on est seule aujourd’hui derrière nos écrans. On vit dans un monde de plus en plus connecté mais dans lequel on est de plus en seul aussi. On vit dans un monde dont les frontières sont de plus en plus fermées’’, a expliqué hier M. Murgia au cours d’une conférence de presse tenue hier à Dakar. En effet, après une tournée en Europe réussie, les comédiens du spectacle ‘’Black Clouds’’ déposent leurs bagages dans la capitale sénégalaise. Ils seront sur la scène du Grand-théâtre les 12 et 13 mai.

La première date est dédiée au public scolaire qui pourra suivre la pièce à partir de 10 h. Et samedi, place aux adultes à partir de 20h30mn, toujours au Grand-théâtre. En outre, sans peut-être le savoir, M. Murgia dénonce une ‘’fracture numérique’’ différente de celles des conceptions de Jacques Attali et Chris Anderson. Les technologies de l’information et de la communication créent une certaine distance entre les gens. Une certaine ‘’fracture sociale’’ et une cassure dans les relations humaines. ‘’Il y a beaucoup de nouvelles formes de solitudes qui naissent en Europe et qui sont liées au renfermement derrière nos écrans, liées au fait qu’on ne communique plus comme avant. Notre manière d’être ensemble a changé, notre manière d’être seul a changé’’, a-t-il constaté. Seulement, dans sa pièce, Fabrice Murgia n’essaie pas diaboliser cela. Mais plutôt que ‘’les relations humaines sont maintenant possibles autrement et comment est-ce qu’on réapprend à vivre ensemble’’.

‘’Black Clouds’’, c’est également 4 histoires croisées racontées dans un langage cinématographique. C’est ce qui fait d’ailleurs que les quatre comédiens interprètent les rôles de plusieurs personnages. Par exemple, Abdourahmane Ndiaye dit Kabila, l’un des acteurs, est sénégalais et des fois un brouteur, des fois Thomas Sankara. Beaucoup de vidéos vont accompagner l’histoire contée, le débat posé. ‘’Il n’y a pas de messages spécifiques qu’on veut lancer. On pose un débat. On pose des questions. On estime qu’on n’est pas plus intelligent que le public. On fait un état des lieux de la sensibilité dans le monde et on espère que les gens vont se parler entre eux. Je pense que la meilleure partie que je n’ai pas faite est le débat entre le public et les comédiens. Ce serait intéressant’’, s’est désolé M. Murgia.

‘’Black Clouds’’ est une pièce en français et en wolof. ‘’Il y a le hasard de ma formation qui a fait que j’ai travaillé ici au Sénégal avec Younouss Diallo, quelqu’un qui a joué un rôle important, au plan culturel, entre le Sénégal et la Belgique. Je suis venu trois fois animer des formations ici. Suite à cela, j’ai constitué une équipe de comédiens qui sont de nationalités différentes dont des Sénégalais’’, a confié Fabrice Murgia. Il s’agit de Kabila de Kaolack et de Fatou Hann de Ziguinchor qui jouent d’ailleurs dans cette pièce. 

BIGUE BOB

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