Publié le 16 Jan 2016 - 01:42
SPOLIATION DE SES TERRAINS A KEUR MASSAR

La coalition des syndicats de l’université va corser la lutte

 

Les universitaires ne comptent pas se laisser dépouiller de leurs terrains octroyés par l’Etat à Keur Massar. En sit-in hier, devant le rectorat, ils ont annoncé leur volonté de durcir le combat contre les ‘’prédateurs’’.

 

Ce sont des travailleurs furieux qui ont fait face à la presse, hier. En sit-in devant le rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, les membres de la coalition des Syndicats de l’université ont dénoncé les actes de vente de parcelles et la destruction des bâtisses sur le site qui leur a été octroyé à Keur Massar. Selon les explications de la présidente de la coopérative d’habitat, Docteur Dièye Diouf, ce terrain leur a été attribué, par décret présidentiel 374 du 24 avril 2006, par l’ancien président Abdoulaye Wade. C’est l’actuel président Macky Sall qui a contresigné ce décret présidentiel. ‘’Sur le plan des démarches de l’attribution, nous sommes en règle. Tout le monde le sait. Nous avons viabilisé ce site sur fonds propres, par cotisation. C’étaient des saisies sur salaire. Pendant 5 ans, nous avons coupé nos salaires. Nous avons épargné ensemble. Nous avons acheté ensemble et nous avons viabilisé 80% des travailleurs de l’UCAD, parmi les 823 membres que compte la coopérative’’, a-t-elle expliqué.

Mais aujourd’hui, les travailleurs sont menacés par des ‘’prédateurs qui vendent les terrains et cassent les bâtisses sur le site. C’est un affront qui est lancé à l’université. On nous a infligé cet affront qu’on doit laver. C’est pour cette raison que les syndicats se sont réunis en coalition des syndicats des universités pour combattre cette situation’’, a-t-elle dit. Selon elle, trois membres de la coopérative, qui habitent sur ce site, ont été convoqués à la gendarmerie. ‘’On ne peut pas voler nos parcelles, nous convoquer et nous enfermer. C’est inacceptable’’, a-t-elle fulminé.

‘’Le président Macky Sall a été mal informé’’

Le secrétaire général du Saes, Seydi Ababacar Ndiaye, va plus loin. Selon lui, ils ont déposé depuis la fin du mois de décembre dernier une demande d’audience auprès du président de la République qui, lors de sa visite le 31 juillet à l’Ucad, a dit que le dossier était pendant devant la justice. ‘’Ce qui n’est pas vrai. Il a été mal informé. Ce n’est pas pendant devant la justice. Au contraire, tous les documents sont sous le coude d’un certain procureur qui refuse d’instruire le dossier. Il y a des gens qui commettent des actes extrêmement graves et sont couverts en très haut lieu’’, peste M. Ndiaye. ‘’Ce sont des bandits de grand chemin qui commettent ces actes. Nous interpellons le président de la République pour régler cette question. On ne peut pas comprendre que pendant 10 ans, des gens fassent ce qu’il faut et que des bandits viennent voler ce qui leur appartient. Est-ce que nous universitaires sommes les derniers dans ce pays ? Il faut qu’on se fasse respecter’’, martèle-t-il.

Les universitaires veulent ainsi passer à la vitesse supérieure dans cette lutte. Ils vont organiser prochainement un rassemblement sur le site. ‘’Nous prévenons le recteur, parce qu’il est le garant des biens et de toute la situation des travailleurs. Il ne peut pas être là à regarder les gens en train de souffrir. Nous sommes prêts à tout. On n’acceptera pas d’être là comme des poires. C’est un combat que nous allons mener. Le président de la République doit nous recevoir. S’il n’y a pas de justice dans un pays, les gens se battront pour faire la justice eux-mêmes. C’est ça la solution. On est des universitaires. On ne peut pas continuer à accepter qu’on nous marche dessus’’, déclare M. Ndiaye.

VIVIANE DIATTA

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