Publié le 28 Jul 2012 - 21:00
SPORT

Quand l'Afrique rimait avec Jeux Olympiques

 

Entre les blessures et le refus de certains clubs européens de libérer leurs joueurs africains, le continent peut d’ores et déjà faire une croix sur les Jeux olympiques 2012. Et ce ne sont pas les Camerounaises, étrillées par le Brésil (5-0), ni les Sud-Africaines, battues par la Suède (4-1), qui diront le contraire.

 

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les nations africaines représentaient autant de candidats potentiels. Au début des années 90, en effet, l’Afrique est une force avec laquelle il faut compter: du Ghana, médaillé de bronze en 1992, au Nigeria, médaillé d’argent en 2008, en passant par le Nigeria et le Cameroun, sacrés champions olympiques en 1996 et en 2000, le continent noir enchaîne les podiums et vient troubler l’ordre établi, emmené par des joueurs du calibre de Sammy Kuffour (Ghana), Jay-Jay Okocha (Nigeria), Samuel Eto’o (Cameroun), Taribo West (Nigeria), Geremi (Cameroun), Emmanuel Amunike (Nigeria), Nii Lamptey (Ghana), Lauren (Cameroun), Nwankwo Kanu (Nigeria), Carlos Idriss Kameni (Cameroun)…

 

Thiago Silva oui, Ecuele Manga non

 

Depuis? Rien. Le sursaut d’orgueil des Super Eagles à Pékin s’apparente plutôt à un arbre qui cacherait une forêt. Ou plutôt un désert. Car la formation des jeunes footballeurs laisse à désirer en Afrique. Et les sélections A s’appuient majoritairement sur des joueurs bi-nationaux, formés en Europe et internationaux espoirs français, belges ou anglais…

 

A l’époque du règne africain, les données étaient les mêmes, certes, mais les sélections africaines avaient alors su profiter à plein de l’introduction de la règle autorisant trois joueurs de plus de 23 ans à venir encadrer les « petits jeunes ». Bien avant les Européens et les Sud-Américains. En s’appuyant sur un Samuel Eto’o, les Africains ont su faire la différence, en s’appuyant sur les mêmes valeurs qui font d’eux des cadors chez les moins de 17 ans (dix finales de Coupe du monde de la catégorie pour cinq victoires).

 

Or le tournoi olympique 2012 démontre que ce n’est plus le cas: les habituels ténors sont absents et, si Marocains et Egyptiens U23 semblent prometteurs, ils n’ont pas, sauf surprise, le talent nécessaire pour aller au bout. Et encore mois l’expérience que pouvaient apporter des anciens à la Patrick Mboma.

 

Papiss Cissé et Demba Ba (Newcastle) , Mehdi Benatia (Udinese) ou encore Bruno Ecuele Manga (Lorient) ont ainsi été retenus par leurs clubs. Alors que les Brésiliens (Neymar, Hulk, Pato, Marcelo, Thiago Silva…), les Britanniques (Ryan Giggs, Craig Bellamy, Micah Richards…) ou les Espagnols (Jordi Alba, César Azpilicueta, David de Gea, Juan Mata, Iker Muniain…) afficheront complet.

 

Slate

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