Publié le 16 Aug 2012 - 18:06
SUÈDE-WIKILEAKS

L'asile politique offert à Assange ne change rien à son extradition

 

Alors que l’Équateur a décidé d'accorder l'asile politique à Julian Assange, actuellement réfugié dans son ambassade londonienne, la Suède réclame toujours au Royaume-Uni l'extradition du fondateur de Wikileaks. La Suède rejette "fermement toute accusation" selon laquelle sa justice ne garantit pas les droits de la défense, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Carl Bildt, après des déclarations en ce sens de l'Equateur qui a accordé l'asile politique à Julian Assange.

 

"Notre système juridique et constitutionnel solide garantit les droits de tout un chacun. Nous rejetons fermement toute accusation qui implique le contraire", a déclaré M. Bildt sur son compte Twitter, en réaction à cette décision en faveur du fondateur du site internet WikiLeaks. "Tentative inacceptable de l'Equateur d'arrêter le processus judiciaire suédois et la coopération judiciaire européenne", a souligné le ministère des Affaires étrangères, sur Twitter également.

 

Jeudi, la Suède a convoqué l'ambassadeur équatorien à Stockholm pour qu'il s'explique sur les accusations de partialité de son gouvernement contre la justice suédoise, après la décision de Quito d'accorder l'asile politique à Assange. La Suède réclame au Royaume-Uni l'extradition de l'Australien, réfugié depuis deux mois dans l'ambassade équatorienne à Londres, pour qu'il y réponde d'accusations de viol et d'agression sexuelle.

 

Le parquet a indiqué que l'évolution du processus d'extradition n'avait pas d'incidence sur le travail de la Justice dans cette affaire. "Le fait que Julian Assange s'est vu aujourd'hui accorder l'asile ne change rien à l'état de l'enquête préliminaire suédoise. Assange se trouve dans l'ambassade d'Equateur à Londres, qui se trouve sur le sol britannique. L'affaire concerne toujours la Grande-Bretagne et le procureur ne peut donc dévoiler aucune information", a-t-il souligné dans un communiqué.

 

Lors d'une conférence de presse à Quito jeudi, le ministre des Affaires étrangères équatorien Ricardo Patiño a annoncé que son pays accordait l'asile politique à M. Assange, de peur qu'il soit extradé aux Etats-Unis dans un second temps, mais également que les droits de la défense ne soient pas respectés en Suède. M. Patiño a également affirmé que Stockholm avait refusé une demande de l'Equateur, qui voulait que M. Assange soit interrogé par les juges suédois dans les locaux de l'ambassade équatorienne à Londres. M. Assange redoute d'être extradé par la Suède vers les Etats-Unis pour y répondre d'espionnage, après la divulgation par son site internet de 250.000 télégrammes diplomatiques américains.

 

 

 

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