Publié le 16 Oct 2018 - 00:31
SUIVISME, MAUVAISES FREQUENTATIONS, USAGES PERSONNELS

Les milles et une raisons qui poussent des femmes à se droguer

 

Qu’est-ce qui pousse les femmes à se droguer ? Voilà une grande question à laquelle nous avons tenté de trouver une réponse. Plusieurs témoignages recueillis lèvent un coin du voile.

 

Mettre la main sur une femme qui se drogue n’est pas loin d’être une gageure. Car elles sont cachottières et méfiantes. A force de chercher, ‘’EnQuête’’ a mis la main sur une droguée, ou plutôt une ancienne, selon ses dires. Elle n’a accepté de se confier que sous le couvert de l’anonymat. D’emblée, elle assure qu’elles sont nombreuses à le faire d’ailleurs. Les unes se cachent, les autres le font avec une inconscience totale, confie-telle.

‘’Je prenais de la drogue, car j’avais un mari qui me dominait au lit. On m’avait soufflé que si je me came un peu, j’allais être au même niveau que lui. Une chose qui s’est révélée vraie’’. Toutefois, la dame ajoute qu’elle a su arrêter avant d’être accroc. Elle s’en explique : ‘’Mon mari sentait que la force que j’avais n’était pas naturelle. Il souffrait, pour ne pas dire que la tendance s’était inversée. En plus, je me cachais pour le faire. Ma conscience personnelle m’a poussée à y mettre un terme, car j’avais peur d’être prise un jour, car les conséquences seraient énormes pour moi.’’

‘’Je fréquentais des gens qui se droguaient’’

Elles sont nombreuses à prendre de la drogue, par curiosité et/ou parce qu’elles fréquentent de mauvaises personnes.  C’est le cas de Daba. ‘’J’en prenais de temps en temps, je l’avoue. Juste parce que je fréquentais des gens qui se droguaient. Mais, par crainte de ne pas tomber sous sa dépendance, je me suis ‘tuée’ pour mettre fin à cela’’. Belle comme le jour, elle a failli être arrêtée, un jour, alors qu’elle et des amis étaient en train de prendre leur dose journalière. ‘’J’ai eu tellement peur, ce jour-là. Nous étions en train de délirer et, d’un coup, on a vu une voiture de la police s’approcher. Nous pensions que quelqu’un nous avait dénoncés, mais heureusement pour nous, ce n’était pas le cas. Après cet épisode, j’ai tout arrêté. Quelques moments après, tous les autres m’ont suivie’’, poursuit l’étudiante. Qui révèle que les filles fument du chanvre indien dans les écoles et/ou établissements supérieurs, mais avec modération.

‘’EnQuête’’ s’est également rapproché des personnes qui gèrent des dossiers en rapport avec la drogue, pour en savoir un peu plus sur les motivations des femmes. Elles expliquent qu’il y a celles qui se droguent pour s’affirmer dans leur groupe ; d’autres pour surmonter les moments de galère ou pour gérer des moments de grand stress comme les examens. Nos sources renseignent qu’elles s’adonnent à la drogue, souvent, à la plage, à l’école, dans les appartements privés et les auberges.

UNE SOURCE JUDICIAIRE SOUS LE COUVERT DE L’ANONYMAT

‘’La plupart des femmes qui se droguent sont des prostituées’’

’Comme les hommes, les femmes se droguent dans ce pays. Le constat est là. On les trouve dans toutes les régions du pays. Moi, partout où je suis passé, dans le cadre de mon travail, j’ai eu ce genre de cas, sauf une seule zone. Le constat est que, dans plusieurs cas, c’est des prostituées qui le font. Elles disent qu’il leur faut quelque chose pour pouvoir tenir sur plusieurs hommes, en une seule nuit. Soit c’est la drogue ou l’alcool. Elles soutiennent aussi que la drogue leur permet d’affronter la réalité. Elles sont dans un métier qui leur interdit d’être lucides. Du coup, elles sont dans l’obligation d’en prendre pour finalement en devenir accro. Impérativement, selon elles, elles doivent en prendre pour pouvoir tenir.

Il y en a aussi qui sont entrées dans un cercle où elles ne peuvent plus sortir. Ces personnes-là ont besoin d’aide pour arrêter de se droguer. Elles ont besoin d’être désintoxiquées, à travers des séances de cure de désintoxication.  Heureusement que ce genre de programme existe depuis 2017.

Les motifs qui poussent des femmes à prendre de la drogue sont multiples et variés. Les unes parlent de gros soucis de la vie qui les entrainent à en prendre pour oublier. D’autres soutiennent ne même pas savoir ce qui les poussent à le faire. Pour ce dernier cas, on n’en trouve pas dans le cadre de notre métier’’.

 

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