Publié le 26 Jun 2015 - 08:14
SUPPRESSION D’INDEMNITES ET CORRECTION ANTICIPEE

Les démentis de l’office du bac 

 

Il n’a jamais été question de supprimer les indemnités de correction du bac. L’élargissement de la correction anticipée s’explique par le manque de correcteurs. Enfin pas de risque qu’un enseignant corrige la copie de son propre élève. C’est en substance le communiqué de l’office du bac daté d’hier en réaction à la sortie des profs de philosophie.

 

Les professeurs de philosophie sont sortis avant-hier pour dénoncer la manière dont ils ont corrigé les copies de leur discipline cette année, lors des anticipées du baccalauréat. Celle-ci a consisté à regrouper les copies dans des régions et à les corriger d’avance. Les enseignants estiment qu’il y a un risque qu’un professeur corrige les copies de ses propres élèves, ce qui décrédibilise le diplôme. Ils soutiennent aussi qu’il y a derrière cela une volonté de supprimer les indemnités de correction.

L’office du baccalauréat a sorti un communiqué hier pour s’inscrire en faux contre de telles affirmations. ‘’L’Office du Baccalauréat tient à apporter un démenti catégorique à ces allégations. Il n’a jamais été question, ni dans les intentions encore moins dans les faits, de supprimer une quelconque indemnité liée au Baccalauréat’’. L’institution dirigée par Babou Diaham précise que la correction par anticipation date de longtemps et explique les raisons par un sous effectif des professeurs de philosophie. 379 correcteurs pour 142 096 copies. C’est ce qui fait d’ailleurs, ajoute le document, que les copies des candidats de Dakar étaient toujours corrigées par anticipation. A l’époque, Dakar concentrait 50% des candidats.

Mais la donne à changé. En guise d’exemple, de 53% en 2001, Dakar ne représente plus que  35% en 2012 et 31% en 2015. ‘’C’est dire que corriger par anticipation les copies de Dakar ne règle plus le problème. D’où la tenue en 2013 d’un séminaire pour étudier les modalités d’élargissement de la correction par anticipation aux régions de Thiès et Kaolack pour pouvoir obtenir 50% de copies corrigées’’.

L’expérience ayant été concluante, l’Office du bac a décidé de l’élargir à Diourbel et à Fatick, étant donné surtout que le taux d’accroissement des candidats au Bac était de 17% entre 2013 et 2014. Aujourd’hui, 2015, la correction anticipée concerne 60% des candidats. Et si l’on se fie au communiqué signé par Babou Diaham, ‘’aucun nouvel élargissement n’est envisagé, puisque ne se justifiant pas’’.

A propos du risque de voir un professeur corriger les copies de ses élèves, l’office du bac s’explique en deux points. D’abord, il y a une sélection qui permet de ne retenir que les meilleurs enseignants habilités à corriger pour le Bac. Ensuite, ‘’le système d’anonymat renferme une clé permettant à l’office du bac de connaître l’origine des copies et de procéder à leur transfert dans les autres centres de correction ; ce qui empêche toute possibilité de voir un professeur évaluer ses propres élèves’’.

BABACAR WILLANE

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