Publié le 23 Oct 2019 - 16:44
SUPPRESSION DE LA PATENTE ET NON PERCEPTION DE LA CEL

La ville de Rufisque étouffe

 

La ville de Rufisque est toujours sous perfusion, selon ses dirigeants, qui examinaient, hier, le compte administratif de l’année écoulée. Une situation qui plonge ces derniers dans une profonde angoisse.

 

La ville de Rufisque a dû recourir à un emprunt de 2 milliards 200 millions pour son fonctionnement, l’année dernière. ‘’L’année 2018 a été particulièrement marquée par un emprunt à court terme. Cela est dû au fait que, sur les 4 milliards et quelques attendus, nous n’avons pu recevoir qu’un milliard 500 millions, en termes de patente, de la part des industriels’’, révèle Amadou Sène Niang, le porte-parole du maire de la ville de Rufisque, au moment d’examiner, hier, le compte administratif de l’année écoulée.

Pour combler ce déficit, alors que la patente, qui est la principale recette de la ville de Rufisque, a été remplacée par la Contribution économique locale (Cel), l’Etat a fait des avances de trésorerie qui sont de l’ordre de 2 milliards 235 millions de francs Cfa, afin que la ville puisse fonctionner et payer ses salaires. Seulement, la Cel n’est pas encore disponible.

Conséquence : la vieille ville étouffe. Le porte-parole du maire, Daouda Niang : ‘’Nous avons un manque à gagner de 1 milliard 500 millions de francs Cfa, parce que, pour une ville qui avait, au niveau de la Cel, 3 milliards 600 millions et qui se retrouve finalement avec 728 millions, cela pose problème.’’ Résultat, explique-t-il, tous les projets de la ville sont mis en veilleuse. ‘’Vous l’aurez constaté : le pavage des rues est à l’arrêt, le scanner pour l’hôpital Youssou Mbargane Diop n’a pas été payé, l’école des beaux-arts n’a pu être réalisée, ainsi que les projets de voirie urbaine. Nous n’avons pas pu réaliser les nombreux projets que nous avions promis aux Rufisquois. Tout l’argent qui a été prévu pour l’amélioration de la mobilité urbaine n’est pas encore dans nos caisses. C’est pourquoi rien n’a été fait’’, se désole-t-il.

Face à cela, poursuit Amadou Sène Niang, l’Etat avait récemment promis, avec les seize autres collectivités locales victimes de la suppression de la patente, ‘’de faire une rallonge qui permettra, au-delà des 728 millions, d’avoir 1 milliard 300 millions supplémentaires. Ce qui équivaudrait à près de 2 milliards 300 millions de francs Cfa’’.

Il lance un appel au président de la République qui, selon lui, avait pris une décision ferme, lors du séminaire avec les maires, ‘’de renforcer les moyens et les pouvoirs. Nous osons espérer que l’année 2020 sera meilleure pour les collectivités locales et pour la ville de Rufisque’’. 

PAPE MOUSSA GUEYE    

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