Publié le 9 Jun 2012 - 18:14
SUR LA PETITE CÔTE

...Les plages en danger

 

De Mbour à Saly, en passant par la Somone, Ngaparou, Popenguine et autres localités situées sur le littoral, il n’y a quasiment plus de plage et un bon nombre de maisons ont été dévastées par l’avancée de la mer. D’ailleurs la plage de l’hôtel Teranga qui avait l’habitude d’abriter les préparations de l’équipe nationale du Sénégal, en partance vers des compétions internationales, n’existe plus du fait de cette avancée de la mer.

 

‘’Il y a quelques années à la Somone, toutes nos grandes compétitions de football se jouaient sur la plage. Aujourd’hui, nous avons perdu toutes les plages dont nous disposions’’, regrette El Hadji Lô dit Pape, président de l’Association pour le développement de Somone (ADS), selon qui un plan d’action est en cours d’élaboration en vue d’appuyer la lutte contre l’érosion côtière dans la zone. Pour le maire de la commune de Somone, Boucar Sadji, l’érosion côtière est un phénomène dont la lutte dépasse largement les pouvoirs et les capacités des collectivités locales. ‘’Nous, nous ne pouvons faire que des actions de prévention, notamment la sensibilisation contre les méfaits de l’extraction illicite de sable marin et toute autre pratique pouvant favoriser des problèmes. Par contre, les moyens nécessaires pour juguler ce phénomène ne sont pas à la portée de nos faibles et jeunes collectivités locales’’, insiste le maire de Somone.

 

En effet, beaucoup de localités du département de Mbour situées sur la côte risquent de disparaître de la carte du Sénégal, si rien n’est fait pour lutter contre les effets du changement climatique qui ont fortement touché la plupart des réceptifs hôteliers qui, du coup, ont perdu toutes leurs plages. ‘’C’est un phénomène à l’échelle planétaire parce que tous les pays côtiers sont aujourd’hui menacés par ce phénomène bde réchauffement climatique et de remontée des eaux qui sont dus, en partie, par la fonte des calottes glacières. Ce qui risque d’entraîner un envahissement des établissements humains quand on sait que dans les pays côtiers, les trois quarts de la population sont établis sur la zone côtière’’, a déclaré Babacar Sy, chef d’exploitation de la SAPCO.

 

Mais, c’est à partir de 2012 que le phénomène a réellement commencé à se manifester à Saly nord, notamment sur la plage de la résidence ‘’Les Cristallines’’. Ce phénomène est déclenché, selon un rapport commandité par la Société d’aménagement des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO) et réalisé par le Centre de suivi écologique (CSE) en mars 2004, par l’avancée de la mer, l’extraction illicite du sable marin et la construction de digue de la ‘’Résidence du port’’. Pendant l’hivernage 2009, les plages de ‘’Royal Saly’’, de ‘’Teranga’’ et du ‘’Village’’ ont été vigoureusement attaquées et dévastées par les fortes houles.

 

 

9 milliards pour sauver la baignade
 

Pour le cas de Saly, il y a des causes anthropiques qui sont liées à l’action de l’homme sur la nature, alors que pour les causes naturelles de l’érosion côtière, elles sont liées à la remontée des eaux, entre autres phénomènes qui font l’activité touristique, notamment le balnéaire, qui est carrément menacée. Au mois de mai 2010, l’érosion côtière a attaqué les plages de ‘’Saly Hôtel’’, de ‘’Filaos’’ et de ‘’Palm Beach’’. Ainsi, la SAPCO, des hôtels touchés par le phénomène, la Mairie de Saly, le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature, à travers le projet d’intégration de l’adaptation au changement climatique pour un développement durable au Sénégal (INTAC) et du Génie militaire, se sont mobilisés pour trouver des solutions à ce phénomène. Evaluée à 86 236 504 francs Cfa, avec une participation de 51 916 50 francs Cfa du projet INTAC, la réalisation d’une telle opération a été un prétexte pour mieux adresser les questions de sauvegarde des infrastructures et autres investissements menacés par l’avancée de la mer.

 

Ainsi, après 75 jours de travaux sur le terrain, 750 mètres de plage ont été protégés par un système de gabionnage. Le site du présent projet s’étend du restaurant ‘’Koulang’’ à l’hôtel ‘’Espadon’’, en passant par les hôtels ‘’Filaos’’, ‘’Palm Beach’’ et ‘’Saly Hôtel’’.

 

A signaler que l’ancien ministre d’Etat, Djibo Leïty Kâ, alors ministre de l’environnement et de la protection de la nature avait annoncé, lors d’une visite à Saly, un ambitieux programme d’un coût de neuf milliards de francs Cfa dont les quatre milliards de francs Cfa sont destinés à lutter contre l’avancée de la mer sur la Petite Côte.

 

MOUHAMED KHALY KANE
 

Section: