Publié le 25 Jul 2017 - 17:39
SUSPICIONS DE FRAUDE ELECTORALE

La majorité contrattaque et accuse l’opposition

 

Pour la majorité présidentielle, les velléités de fraude suspectées par l’opposition à travers la délivrance des cartes d’électeurs ne sont ni plus ni moins qu’un faux fuyant pour anticiper sur une défaite future. Elle propose néanmoins, pour pallier aux lenteurs notées sur le retrait des cartes d’électeurs, que le citoyen ait la possibilité de voter, s’il se présente muni d’une pièce d’identification et d’un récépissé d’inscription et ou de l’ancienne carte d’électeur.

 

La polémique née de la distribution des cartes nationales d’identité est loin de connaître son épilogue. Au moment où l’opposition continue de charger le régime, celui-ci se défend par tous les moyens. Hier, une frange de la mouvance présidentielle, Benno siggil Senegaal (BSS) en l’occurrence, est montée au front pour apporter des éclairages par rapport à ce débat. Prétextant un point de presse tenu au siège de la coalition Benno bokk yaakaar sis à Dieuppeul à Dakar, le coordonnateur de BSS a déclaré que les suspicions relevées par l’opposition sénégalaise sont non fondées. Mieux, Ibrahima Badiane pense même qu’elles sont construites à partir de rumeurs portant sur la rétention des cartes d’électeurs et les accusations de fraude de la majorité.

Selon l’allié de Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP), ces accusations de l’opposition révèlent ‘’un esprit de confrontation qui habite une certaine classe d’opposants en perte de repère et obnubilés par le pouvoir qu’ils veulent au prix de brûler le pays, ignorant totalement les intérêts des populations’’. ‘’Avec cette affaire de prétendue rétention de cartes d’électeurs et de volonté de fraude du camp du pouvoir, l’opposition est en train de se construire péniblement un alibi préparant une contestation future des résultats des élections législatives prochaines dont elle devine aisément l’issue’’, persifle Ibrahima Badiane. Qui fulmine que l’‘’opposition n’a que l’insulte, l’invective, la haine et la violence comme offre alternative, face aux programmes pertinents et réalisations concrètes du régime pour les populations de notre pays’’.

Prenant ainsi l’opinion à témoin, les alliés de Moustapha Niasse, face à une telle situation, rappellent qu’il n’est plus possible au Sénégal de truquer des élections. ‘’Après deux alternances pacifiques et démocratiques et deux élections locales qui ont vu la capitale ainsi que les villes les plus significatives du pays échapper au contrôle du camp de la majorité, il n’est plus permis de parler de fraude électorale. En conséquence, il n’y a pas de rétention de cartes d’électeurs et on ne sait pas qui votera pour qui’’, soutiennent Ibrahima Badiane et ses camarades.

Pour ces alliés du Président Macky Sall, ‘’malgré le taux de retrait des cartes d’électeurs qui est de 72,6% environ, les risques de confusion alimentés par des appels à manifester et les incitations à la violence avec comme prétexte d’empêcher la volonté de frauder du camp présidentiel, subsistent toujours et polluent davantage le climat social’’.

C’est pourquoi, ils proposent que ‘’si dans les 96 heures, la situation n’évolue pas, qu’il soit offert aux citoyens n’ayant pas retirés leurs cartes d’électeurs, la possibilité de voter s’ils se présentent munis d’une pièce d’identification et d’un récépissé d’inscription et ou de l’ancienne carte d’électeur. Mais, à la seule condition que leurs nom et prénom figurent régulièrement sur les registres d’émargement’’. Un tel sacrifice, selon eux, est nécessaire pour permettre à notre pays de sortir de cette situation, d’éloigner le danger qui le guette et de lui éviter une confrontation inutile, puisque périlleuse.  

 ASSANE MBAYE

 

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