Publié le 19 Jun 2015 - 16:08
SYNPICS DIRECT INFO

Le départ de Pape Diogoye Faye réclamé

 

Les travailleurs du journal Direct Infos ont fait face à la presse hier au siège du SYNPICS. Ils ont étalé leurs misères et demandé le départ du directeur de publication dudit journal Pape Diogoye Faye.

 

La section du syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) du quotidien Direct Infos a tenu hier une conférence de presse. La rencontre s’est tenue dans les locaux du SYNPICS en présence du secrétaire général national Ibrahima Khaliloulah Ndiaye. Plusieurs maux que vivent les travailleurs de Direct Infos ont été évoqués. Parmi ceux-ci le mauvais management de l’entreprise. Le directeur de publication Pape Diogoye sèmerait la zizanie. C’est pourquoi d’ailleurs, le collectif des travailleurs regroupés autour du SYNPICS réclament le départ de Pape Diogoye Faye. ‘’Il fait ce que bon lui semble comme bon lui semble’’, regrettent les travailleurs ayant pris part à la rencontre d’hier. Car, après une rencontre avec le patron de la boîte Cheikh Amar, des choses ont été promises.

En effet, sur demande du secrétaire général national, Cheikh Amar a reçu une délégation des travailleurs. Après exposition des problèmes dont ‘’l’absence de contrats en bonne et due forme, de bonnes conditions de travail, des salaires de misère’’, le tout couronné d’un ensemble de licenciements ‘’abusifs’’. ‘’Cheikh Amar s’est voulu conciliant et a promis de sévir afin que les choses changent’’, fait savoir le secrétaire général de la section SYNPICS de Direct Info Massaër Dia. Deux à trois mois après cette rencontre, rien n’a été fait. Au contraire, les choses sont allées de mal en pis.

 Parce que la liste des licenciements s’est allongée. Elle est passée de 11 à 14 aujourd’hui. L’un des infographistes, la secrétaire et le chauffeur ont été mis à la porte. Des demandes d’explication ont été servies aux travailleurs au lendemain d’incidents qui seraient indépendants de leur volonté ayant entraîné l’absence du journal sur le marché. ‘’On est venu et il n’y avait pas d’électricité. Baba Tandian a coupé le courant parce que le journal lui doit de l’argent. Jusqu’à 22h 30mn, on était dans l’impossibilité de travailler à cause de la coupure. On a amené un groupe qui ne fonctionnait pas. Et on a décidé de rentrer’’, explique Bassirou Bakhoum, l’un des derniers licenciés. La demande d’explications est suivie par une mise à pied de 7 jours et une demande d’excuses. Ce que certains ont refusé. ‘’Il les a licenciés sur des motifs légers’’, déplore Massaër Dia.

Aussi, Pape Diogoye Faye a publié dans les colonnes de Direct Info les réponses des mis en cause. ‘’Pour cet acte, nous avons décidé de porter plainte auprès du juge d’instruction’’, annonce M. Dia. Déjà que la commission nationale de protection des données a été saisie. Le tribunal des pairs va être également saisi par l’intermédiaire du bureau exécutif national du SYNPICS. Les associations de femmes vont être mises à contribution parce qu’‘’il y a beaucoup de femmes dans le lot des licenciés’’, selon Massaër Dia.

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Pape Diogoye Faye se lave à grande eau

‘’Ils sont libres de penser et de dire ce qu’ils veulent. On est dans un pays de droit.’’ Telle est la réponse du directeur de publication du journal Direct Info, Pape Diogoye Faye, aux  déclarations des travailleurs de Direct Info réclamant son départ de la direction de publication. Dans un entretien avec EnQuête, il réfute toutes les accusations à son encontre. Concernant les contrats que réclame le SYNPICS de son journal, il se veut précis : ‘’C’est dommage que je ne puisse pas vous montrer les contrats (ndlr l’entretien s’est fait au téléphone). Il y a des contrats en bonne et due forme déposés au niveau de l’inspection générale du travail.’’ Et ‘’les augmentations de salaires aussi sont réelles et je les ai même bancarisés’’. Ainsi, selon lui, il ne faut pas accorder du crédit aux dires de ces syndicalistes car ‘’ce sont deux personnes qui racontent du n’importe quoi. Massaër était rédacteur en chef adjoint. Je l’ai démis de ses fonctions’’.

Sur la plainte que compte déposer le syndicat suite à la publication des réponses aux demandes d’explications dans le journal, il répond : ‘’Ils sont libres’’.  Avant d’expliquer que c’est dans un souci de ‘’transparence’’ qu’il a procédé de la sorte. En effet, dit-il, dans les réponses suscitées, les incriminés ont dit que c’est leur responsable syndical Massaër Dia qui leur a demandé de rentrer. Et Massaër aurait nié ce fait à son tour. Quid des licenciements ? Réponse de Pape Diogaye Faye : ‘’Les syndicalistes  avaient saisi l’inspection du travail qui les a déboutés. Les gens dont ils parlent n’ont pas été licenciés. Quand on arrivait, leurs contrats étaient à terme et on a décidé de ne pas les renouveler.’’

 Sur un autre registre, le directeur de Publication de Direct Info se porte en faux contre les accusations de censure. ‘’Chaque journal a sa ligne rédactionnelle. Et mon journal ne peut pas servir à insulter des personnes à tort. Je sais reconnaître un article commandé. On est un quotidien sérieux et équilibré’’, se défend-il. 

BIGUE BOB

 

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