Publié le 27 Sep 2016 - 12:15

SYTJUST

 

Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) est déterminé à aller jusqu’au bout dans son bras de fer avec le gouvernement. La preuve, il a décidé de dérouler un quatrième plan d’action consistant à observer sur toute l’étendue du territoire national une grève de 72 heures à partir d’aujourd’hui. A travers cette paralysie du fonctionnement de la justice, Me El Hadj Ayé Boun Malick Diop et ses camarades entendent réagir ‘’au non-respect des engagements auxquels le gouvernement avait souscrit dans le cadre des négociations avec leur syndicat le 8 août dernier’’. 

Le Sytjust rappelle dans un communiqué que lors de ces négociations, un comité technique a été créé pour réfléchir sur la réparation du dommage causé aux travailleurs de la Justice par le décret réduisant les frais de nantissement. Le comité devait déposer ses recommandations avant le 29 août 2016. Un autre comité technique devait procéder, le 18 août 2016, à la relecture des projets de statuts produits par le ministère de la Justice et le Syjust. Mais selon les syndicalistes, ‘’tous les deux ont été sabotés par le ministre de la Fonction publique et le Directeur de la Fonction publique car aucun des deux comités techniques n’a, à ce jour, accompli les tâches qui lui ont été assignées’’.

...Si les travailleurs de la justice ont décidé d’observer encore une grève, c’est aussi pour dénoncer ‘’le mutisme du ministre de la Justice sur les questions relatives à ce mouvement d’humeur des travailleurs exerçant sous sa tutelle’’. Les syndicalistes constatent que ‘’depuis son retour de voyage, le Garde des Sceaux ne s’est préoccupé visiblement que de la mutinerie des détenus de la MAR (Maison d’arrêt de Rebeuss). Pourtant, soutiennent-ils, ‘’le dysfonctionnement du service public de la justice devait enregistrer le minimum d’attention de sa part’’. ‘’Malheureusement, jusqu’à cet instant, il n’y a eu aucune invite faite au Sytjust par les soins de la chancellerie pour renouer le fil du dialogue’’, se désolent les syndicalistes. 

A leurs yeux, ‘’ce manque d’égard manifeste est caractéristique du dilatoire auquel le gouvernement fait recours pour esquiver la résolution de leurs doléances dont la satisfaction est intrinsèquement liée à l’amélioration de la qualité du service public de la Justice’’. Au demeurant, le Sytjust considère que les longues détentions préventives sont, ‘’dans une large proportion, liées à la qualité du service public de la justice, très souvent défectueuse’’. Par conséquent, ‘’il serait illusoire de vouloir résoudre l’équation sans au préalable tenter d’apporter des solutions durables aux doléances des travailleurs de la Justice’’.

 

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