Publié le 25 Oct 2018 - 20:07
TAUX D’INTERET ET DIFFICULTES D’ACCES AU FINANCEMENT

Le Dg d’Orabank Côte d’Ivoire dédouane les banques 

 

Les difficultés d’accès au financement pour les Pme et Pmi ne sont pas liées au taux d’intérêt appliqué par les banques, selon le directeur général d’Orabank Côte d’Ivoire, Mamadou Kane. Il s’exprimait, hier, en marge d’un atelier organisé par son groupe à Dakar.

 

Le taux d’intérêt que les banques appliquent sur les prêts est certes plafonné par la Banque centrale, mais il reste encore usurier pour la plupart de leurs clients, notamment les petites et moyennes entreprises (Pme) et les petites et moyennes industries (Pmi). Interpellé hier sur cette question, à l’occasion d’une rencontre organisée par son groupe à Dakar, le directeur général d’Orabank Côte d’Ivoire a indiqué que les banques ‘’ne font pas’’ ce qu’elles veulent sur cette question. ‘’Les études techniques montrent que le problème du financement de l’activité économique n’est pas celui du taux d’intérêt appliqué. C’est plutôt lié à la disponibilité des financements. Aujourd’hui, quand on fait une étude précise sur quelqu’un qui vend des cacahouètes, du ’maad’ ou du pain, on remarque qu’il a des taux de rentabilité relativement élevés. Ce dont ils ont besoin, c’est plus de financement pour plus développer leur activité’’, estime Mamadou Kane.

D’ailleurs, en tant qu’acteurs du secteur, il explique que c’est leur sacerdoce de travailler sur cette question via les institutions de microfinance et l’initiative digitale. Pour M. Kane, l’initiative digitale est très ‘’importante’’ pour camper le décor. ‘’Les banques qu’on a au Sénégal travaillent avec un taux de bancarisation de 20 %. Or, la matière première pour faire du crédit, supporter nos économies, c’est d’avoir des dépôts. L’initiative digitale vise à travailler, à apporter plus de dépôts dans les banques, d’une manière générale’’, poursuit-il. Selon le patron d’Orabank Côte d’Ivoire, ceci permettra aussi de financer l’économie des pays africains de façon ‘’plus efficace’’ et faire accéder aux activités génératrices de revenus plus de financements. ‘’C’est voir comment faire afin que les gens qui auront accès au crédit puissent travailler beaucoup plus vite, gagner leur vie de façon beaucoup plus décente et être autonome financièrement.  L’objectif, en somme, c’est d’améliorer l’inclusion financière’’, renchérit M. Kane.

Le Dg explique que l’enjeu, pour les banques, c’est comment faire pour prêter de l’argent à leurs clients et qu’ils le remboursent. ‘’L’argent que nous prêtons au niveau de nos banques n’est rien d’autre que les dépôts que les clients font. L’épargne qu’ils font pour préparer les études de leurs enfants, etc. Donc, nous devons être très prudents par rapport à la personne à qui nous donnons de l’argent et avoir l’assurance qu’elle va rembourser, dans l’idéal, avec un taux d’intérêt’’.

‘’On est à 6 000 milliards de cartellisations’’

Pour sa part, le directeur des Relations avec les investisseurs et partenaires du même groupe a souligné qu’il existe une épargne domestique très importante dans tous les pays de la sous-région. Et elle est faite par les petites et moyennes entreprises (Pme), les entreprises, les particuliers, etc. Ceci, avec l’émergence de la classe moyenne qui investit, qui se diversifie. ‘’Quand on regarde l’évolution en bourse, on se rend compte que les cartellisations évoluent quasiment chaque année. On est à 6 000 milliards de cartellisations. Ce qui est le produit intérieur brut (Pib) de certains pays. Cela passe par la participation de tous les investisseurs de tout âge. Notre objectif et notre engagement, c’est de pouvoir accompagner cette participation du développement de l’actionnariat financier qui participera à celui de l’inclusion financière’’, souligne Serge Mian. Pour qui le premier challenge, c’est la communication financière. A ses yeux, il est important d’avoir des discussions beaucoup plus ‘’interactives’’ avec les actionnaires et les investisseurs.

L’animation du marché, c’est-à-dire la liquidité, reste aussi, selon lui, un défi à relever. ‘’On est sur un marché qui évolue certes, mais avec une liquidité qui n’est pas suffisante. Parce qu’il n’existe pas suffisamment d’instruments qui permettent d’accroître cette liquidité’’, dit-il.

MARIAMA DIEME

 

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