Publié le 10 Dec 2018 - 14:56
TAUX DE CROISSANCE

Le Sénégal table sur 9,1 %, entre 2019 et 2023 

 

Le taux de croissance du produit intérieur brut (Pib) du Sénégal est projeté à 9,1 %, entre 2019 et 2023. C’est ce qu’a annoncé, samedi à l’hémicycle, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, lors du vote du budget de son département.

 

Après avoir atteint, pendant trois années consécutives, un taux de croissance de plus de 6 %, le gouvernement vise, pour les quatre prochaines années, plus de 9 %. ‘’La croissance sur la période 2019-2023 est projetée à 9,1 %. C’est une hypothèse qui est crédible et acceptée par la communauté internationale. Cela suppose la poursuite de la politique menée par le président Macky Sall. Celle-ci est basée sur le Plan Sénégal émergent (Pse). C’est pourquoi nous avons décidé de retourner au groupe consultatif’’, a déclaré le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, samedi soir, lors de son passage à l’Assemblée nationale pour le vote du budget de fonctionnement de son département.

Le Sénégal a déjà fait 6 groupes consultatifs, depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, et le septième est en préparation. ‘’On s’était engagé sur une période quinquennale 2014­-2018. Au terme de cela, on retourne devant la communauté internationale. On va leur présenter  ce qui a été fait par rapport à ce qui a été donné au Sénégal. Mais aussi, le président leur dira les contraintes qu’il faut lever. Parce qu’il y en a’’, a-t-il ajouté.

La fiscalité et l’éduction demeurent les challenges du gouvernement, selon le ministre en charge du Plan. ‘’Beaucoup de ressources sont affectées à l’éducation. Il faut améliorer sa qualité. C’est une discussion qu’on doit avoir. L’Administration doit s’adapter aux exigences globales de l’émergence. Ce sont des questions fondamentales sur lesquelles nous sommes en train de travailler’’, a ajouté le ministre de l’Economie.

Ainsi, pour atteindre ces objectifs, le Plan d’actions prioritaires (Pap) projeté sur la période à venir est d’environ 14 000 milliards de francs Cfa. Sur ce montant, le gouvernement va rechercher au niveau des partenaires techniques et financiers (Ptf) ‘’très exactement 2 850 milliards de francs Cfa’’. Sur ce, le ministre en charge des Finances a rappelé que les besoins de financement, sur ces cinq dernières années (2014-2019), étaient estimés à 9 685 milliards de francs Cfa. Le financement obtenu du groupe consultatif de Paris était de 6 721 milliards. Ainsi, le gap de financement était de 2 964 milliards. ‘’Nous sommes allés au groupe consultatif pour chercher au niveau des Ptf 8 853 milliards et avec les projets privés-publics, 1 111 milliards. Au soir du 24 février, la communauté internationale avait octroyé au Sénégal 3 600 milliards de francs Cfa’’, a signalé Amadou Ba.

La déconcentration de l’ordonnancement des ministères prévue en 2020

Interpellé par son ancien collègue Cheikh Bamba Diop sur les pouvoirs de contrôle de son ministère sur les autres départements ministériels, Amadou Ba a annoncé qu’en 2020, au Sénégal, on va déconcentrer l’ordonnancement des ministères. ‘’On va allouer à chaque ministère son crédit pour qu’il puisse l’ordonnancer lui-même. C’est ce qui se passe en France. Mais cela n’enlève pas le pouvoir de régulation du ministère des Finances. Chacun peut ordonner ses crédits, mais une fois arrivé au ministère des Finances, il y aura un contrôle. Soit on va retourner certains crédits, soit on va les bloquer ou, avant d’ordonnancer, on va leur dire : c’est impossible pour des raisons bien définies’’, a-t-il précisé. Car, d’après lui, la gestion budgétaire est ‘’dynamique’’.

La Lfi 2019 arrêtée à 4 071,770 milliards de F Cfa

La loi de finances initiale pour l’année 2019 est arrêtée à 4 071,770 milliards de francs Cfa, contre 3 777,7 milliards de francs Cfa pour la loi de finances rectificative 2018. Elle a été votée sans débat pour des contraintes de temps, après une suspension de séance pour consulter les présidents des groupes parlementaires comme prévu par le règlement intérieur de l’hémicycle. Pour 2019, la loi de finances initiale (Lfi) a connu une hausse de 297,070 milliards de francs Cfa. Il faut noter que les ressources de cette Lfi sont composées des ressources du budget général, des recettes des comptes spéciaux du Trésor, des charges, les charges du budget général, les dépenses ordinaires, celles d’investissement et des Comptes spéciaux du Trésor.

En dehors de la loi n°27/2018 portant Loi de finances pour l’année 2019, les députés ont également adapté, ce week-end, le budget du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Il est arrêté à la somme de 245 274 363 495 de F Cfa contre 216 240 968 560 de F Cfa pour la loi de finances initiale 2018. Il a connu une hausse de plus 29 milliards francs Cfa. Pour les crédits des charges communs, ils sont arrêtés à la somme de 257 792 942 482 F Cfa en 2019 contre 227 897 403 100 F Cfa. Ce qui donne une hausse d’environ 30 milliards de francs Cfa.

Le ministre explique que le budget de son département a été adopté sur la base d’une hypothèse de déficit budgétaire de 3 %.  ‘’Nous mettant en conformité avec nos engagements au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Notre niveau d’endettement tourne autour de 46 % du produit intérieur brut (Pib). Tous les éléments sont là, pour que le Sénégal puisse continuer sa trajectoire’’, estime Amadou Ba.

Réponse d’Amadou sur le Prodac

Les députés ont aussi interpellé le ministre des Finances sur le dossier Arcelor Mittal. Notamment sur les contours de la négociation, dans la mesure où, selon le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates, Serigne Mbacké Bara Doli, sur une ‘’prétention en contentieux de 2 500 milliards de francs Cfa, le Sénégal s’est retrouvé avec 75 milliards de francs Cfa’’. Mais cette préoccupation est restée sans réponse. En dehors de cette question, le député de l’opposition a soulevé le cas du Prodac. ‘’L’affaire du Prodac n’est pas encore tirée au clair. Quand Mame Mbaye Niang est venu à l’Assemblée, il nous avait dit que vous alliez nous apporter les réponses adéquates. On les veut maintenant pour comprendre ce qui s’est réellement passé’’, a demandé Bara Doli.

En réponse, Amadou Ba a précisé que son département ‘’approuve ou fait approuver’’ par ses services l’ensemble des marchés publics sans exception. ‘’Tous les marchés sont approuvés. Pourquoi nous poser une question sur le Prodac et non sur celui de la route, ou un autre ? Il y a des débats sur lesquels je ne voudrais pas m’appesantir. Je voudrais me référer aux autorités qui s’occupent de la question. Je pense que, très bientôt, la Cour des comptes et les autres institutions vont faire leur travail. Je n’ai vraiment pas d’éléments. C’est, au moins, des centaines de marchés qui sont signés, chaque année, approuvés par le ministère de l’Economie et des Finances. Donc, il n’y a pas de quoi spécifier un marché’’, a-t-il renchéri.

MARIAMA DIEME

 

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