Publié le 12 Nov 2017 - 17:41
TELECOMMUNICATIONS – ACQUISITION DE TIGO PAR WARI

La bataille juridique s’intensifie

 

Le combat entre Wari et Tigo est loin d’être terminé. Selon ‘’Jeune Afrique’’, 4 jours après la décision de Tigo de déposer une demande d’arbitrage auprès de la Cour internationale de la Chambre de commerce internationale de Paris, c’est au tour de Wari de contre-attaquer. L’hebdomadaire affirme avoir reçu, hier, un communiqué de Wari via son agence de communication 35°Nord et dans lequel la société de transfert d’argent soutient avoir déposé, le 3 novembre dernier, deux demandes d’arbitrage auprès de la même institution internationale. ‘’L’objet, l’intitulé et le contenu précis des recours déposés tant par Millicom que par Wari n’ont pas été dévoilés’’, ajoute le journal.

La deuxième demande de Wari vise l’autre groupe concurrent, NJJ Capital, la société de Xavier Niel, et Sofima Ltee d’Hassanein Hiridjee. Selon le journal, une source proche de Wari explique ce second recours par le fait que ‘’ces deux entités s’étaient rapprochées de Wari, après l’annonce de la vente, afin de nouer un partenariat’’. Le groupe des investisseurs qui veut racheter Tigo est constitué, outre ces deux hommes d’affaires, d’un autre investisseur sénégalais, Yérim Sow. Et pourtant, ce dernier n’est pas visé par Kabirou Mbodji à travers le recours. D’après ‘’Jeune Afrique’’, Wari, à travers un communiqué, estime que le nom du patron de la CSE ‘’constitue une manœuvre de façade pour apporter à bon compte une caution sénégalaise’’.

Outre la bataille juridique, les deux sociétés mènent aussi une guerre médiatique et politique. Au lendemain de l’annonce, par Tigo, de la rupture du contrat avec Wari pour non respect des engagements, l’Etat du Sénégal avait sorti un communiqué pour approuver la transaction. D’aucuns se demandaient comment on peut approuver une transaction qui n’a pas encore été officielle. Ce qui veut dire qu’un combat souterrain se déroule dans les arcanes de l’Etat. Sur le plan médiatique, les deux adversaires ne cessent d’envoyer des communiqués aux médias, depuis le 31 juillet, date marquant le début du bras de fer. Et le plus souvent, ce sont des annonces tous frais payés et sortis intégralement.

Dans cette affaire, Wari a annoncé avoir notifié, par courrier officiel, le 18 octobre 2017, à Millicom sa disponibilité pour effectuer à compter de cette date le paiement intégral de la transaction pour l’acquisition de l’opérateur de téléphonie Tigo, et ce conformément au contrat de vente conclu le 2 février 2017 qui lie les deux groupes et que Millicom avait publiquement et officiellement annoncé par voie de communiqué de presse. Ayant reçu une fin de non-recevoir par courrier en date du 25 octobre 2017 de la part de la Millicom, qui indique par ailleurs vouloir céder Tigo à une autre entité économique, Wari l’a assignée en justice pour ce 13 novembre 2017.

 

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