Publié le 6 Jul 2012 - 19:54

A DIEU GRAND "JOULES"

 

Qu’est ce qui reste à dire sur Jules Diop. Parce que tout a été dit ou presque! Sinon nous remémorer et essayer de ressasser les 11 mois, de dur labeur et d’apprentissage, passés à ses côtés  à la rédaction du journal l’Observateur. En ce moment, parler de la personne Jules Diop serait chose toute aise à narrer.

 

C’était un soir, je ne parviens plus à me souvenir du jour ainsi que de la date. Mais, quand bien même le mois et l’année sont encore frais dans ma tête. C’était en novembre 2007. A cette époque, je venais d’achever ma 1ère année d’études en Journalisme et Communication à ISEG. Guidé par on ne sait quelle mouche, j’ai débarqué à l’immeuble Elimane Ndour à la recherche d’un parent originaire de la même contrée que moi. Jules venait fraîchement d’être nommé Dirpub de l’Obs en remplacement de Aliou Ndiaye.

 

Le rencontrer n’a pas été chose facile. Car le Dirpub ne débarquait à la salle de rédaction que dans l'après-midi, vers les coups de 16 heures. A force de ténacité, je parviens à caler un rendez-vous. C’était un lundi. Lorsque j’ai franchi le seuil de la porte d’entrée de la salle de rédaction de l’Obs se trouvant au 5ème niveau, j’ai failli trébucher et tomber tellement les regards étaient braqués sur le visiteur qui venait d’entrer. J’avais entendu parler de lui à Thiès, mais je ne connaissais pas encore l’homme physiquement pour le démasquer. J’ai demandé Jules et je pense que sans risque de me tromper que ce jour là, c’est Harouna qui l’a pointé du doigt pour me le monter.

 

Bien habillé, élégant et propre, c’est dans le bureau technique qu'il m’avait entraîné afin de s’entretenir avec moi. Après les salamalecs d’usage, c’est une batterie de questions qu’il m’a posée pour tester mon aptitude intellectuelle. Et paf démarre ainsi mon apprentissage à l’Obs. Sous la supervision et l’encadrement de «l’oncle» Jules. J’étais ainsi devenu le stagiaire «taillable et corvéable». Mais, un stagiaire qui était en train de gagner de l’expertise et de la connaissance professionnelle. J’étais le seul stagiaire avant que ne débarquent quelques mois après Makhaly et Idy Sané.

 

Sous la houlette de Jules, on a ainsi réussi à gagner de l’expertise. Parce que rigoureux, professionnel jusqu’aux ongles avec sa force de caractère, Jules n’hésitait pas à nous rappeler à l’ordre ou nous rabrouer en plein public. C'était un personnage complexe et multidimensionnel. Le cerner relèverait d’une tâche malaisée à accomplir. En fait, Jules, ce n’était seulement pas le journaliste, c’était aussi le philosophe avec ses convictions et sa méthode. C’est pour cela que les membres de la rédaction ne rataient point la réunion de rédaction du Lundi à laquelle il assistait. Chez Jules, c’était au fait la langue mielleuse, le ton discursif, l’agencement d’idées méticuleux.

 

Jules, malgré ton tempérament, tes errements, nous avons appris à te comprendre et à te pardonner, à te connaître et à t’aimer. Ton nom sera à jamais gravé dans les annales en Or de la presse. Parce que tu as œuvré dans la presse et que tu fais partie de ses pionniers. Puisses-tu reposer en Paix, Jules, dans le sommeil des justes. A Dieu grand «Joules» !

 

Magib Gaye

Journaliste

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